Après des années de délocalisation, la réindustrialisation de la France est un enjeu de taille, et le numérique est un allié clé pour une industrie plus respectueuse de l’environnement. 🧑🏭
Alors, comment le boom numérique permet-il aux entreprises de produire de façon plus responsable et efficace ?
Usbek&Rica et CIC Banque Privée ont posé la question à Anaïs Voy-Gillis, géographe spécialiste de la réindustrialisation, des politiques industrielles et des relocalisations, Gilles Moreau, fondateur et dirigeant de l’entreprise Verkor, spécialisée dans la fabrication de batteries électriques et Eléonore BLONDEAU, experte industrie circulaire et co-fondatrice du Collectif Startups Industrielles France, dans un podcast dédié au futur de l’industrie 🎧👉Ecoutez le PODCAST ici
L’occasion de rappeler que les outils numériques sont une partie des enjeux de la réindustrialisation mais le cœur devrait être le projet de Société que nous voulons construire grâce à cette nouvelle dynamique. L’objectif est-il d’être leader mondial de l’utilisation de 5G, VR ou d’IA…, ou bien de permettre à chaque français d’accéder à l’éducation, aux soins, et à une vie décente (logement, vêtement, nourriture, déplacements…) ?
Est-ce que cette réindustrialisation s’appuie sur une croissance de l’extraction des matières et ressources vierges ou bien sur l’optimisation des produits, procédés et composants déjà existants tout au long de leur cycle de vie ?…
Alors que le CSI France vient le lancer son appel à partenaires dans le cadre de la deuxième promotion de l’Accélérateur Amorçage Industriel Circulaire (AAIC), nous sommes fiers d’annoncer qu’une ETI nous a déjà rejoint ! L’entreprise ETERNITY Systems, expert du réemploi de contenants et emballages en Europe et Amérique du Nord, a souhaité embarquer sur cette nouvelle édition, afin d’accompagner et de transmettre son expertise aux startups industrielles accélérées, mais aussi pour accueillir une learning expedition afin de présenter comment la circularité industrielle peut se déployer à grande échelle.
Qui est ETERNITY Systems, notre nouveau partenaire ?
ETERNITY Systems finance, équipe et opère des centres de lavage industriel territoriaux sur-mesure, pour répondre contribuer à la réduction de l’usage unique et au développement du réemploi à travers les supplychain et les produits de grande consommation.
ETERNITY Systems collecte, transporte, répare, lave et stocke des contenants et emballages en verre, plastique et inox pour la GMS, la restauration commerciale et collective, l’événementiel et à travers les chaines d’approvisionnement B2B.
Ils répondent aux exigences des normes agroalimentaires européennes et nord-américaines.
ETERNITY Systems a mis en place un processus performant, afin d’optimiser sa consommation d’eau, de détergent et d’énergie. Ainsi, 1L d’eau peut être réemployé jusqu’à 300 fois permettant la réutilisation de +70% de l’eau en moyenne. Par ailleurs l’entreprise déploie des centrales photovoltaïque et des pompes à chaleur pour rendre ses sites le plus autonome possible.
Depuis 30 ans, c’est plus de 8 milliards d’emballages qui ont été réemployés et l’entreprise ne compte pas s’arrêter avec l’ouverture de 1 à 2 sites par an à travers le monde. On peut d’ailleurs citer les ouvertures récentes à Sankt Leon-Rot en Allemagne pour accélérer le réemploi de caisses, bacs, boxes, palettes logistiques et industrielles ou au Quebec pour le lavage de bouteilles en verre pour le secteur de la microbrasserie.
On parle (déjà) de cette coopération dans les médias
Ce partenariat entre notre association et ETERNITY Systems a été repris dans l’écho-circulaire, site d’informations pour les professionnels engagés dans l’économie circulaire.
La Renaissance Industrielle se passe aussi, et surtout, dans les territoires !
Notre Présidente Eléonore Blondeau a été invitée d’honneur de l’événement « Sur le Pont ! Tech & Transitions » à Saint-Nazaire le 20 octobre dernier. Le but de cet évènement était de montrer les synergies possibles entre les startups et les PME/ETI, voire Grands Groupes. Également de discuter autour du lien entre industrie, technologie et numérique et les synergies possibles pour répondre aux enjeux de décarbonation de notre Société. Enfin, mettre l’accent sur les richesses du territoire en termes de compétences, ressources foncières et techniques.
Territoire historiquement développé autour du Grand Port, de la construction navale, de la production d’hydravion puis de l’aéronautique et des énergies fossiles avec la 2ième raffinerie de France et une centrale à charbon sur le point d’être fermée, l’enjeux de la transformation est de taille ! Heureusement la collectivité, dévouée et passionnée, s’active avec l’obtention du « label » ZIBAC qui finance dans un premier temps les études nécessaires à la définition de la feuille de route de transformation à mener pour atteindre le Net-Zéro sans compromettre l’activité économique ni les emplois. Pour rappel, les ZIBAC ont vocation à constituer des territoires pionniers de la décarbonation de l’industrie française ainsi que des territoires industriels « clé en main » pour les entreprises désireuses d’investir dans la transition écologique, afin d’en faire un levier majeur de réindustrialisation verte.
Ce territoire petit en taille, seulement 128 000 habitants dans l’agglomération mais dont +25 000 travaillent directement pour l’industrie, produit plus de 5 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit équivalent à celle de Toulouse qui compte 806 503 habitants. Par ailleurs, le Territoire vient d’être retenu parmi les 183 Territoires d’industrie sur la période 2023-2027 et va ainsi pouvoir poursuivre la dynamique engagée depuis 2018.
Lors de son arrivée, Eléonore, accompagnée par la Communauté d’agglomération de la région nazairienne et l’estuaire a pu parcourir les Chantiers de l’Atlantique, MAN Energy Solutions, le hub logistique dédié aux Energies Marines Renouvelables, Airbus Atlantic ou encore voire en live les essais de la voile Solid Sail, fruit du partenariat entre des entreprises locales et les Chantiers. L’occasion aussi d’apprécier la richesse historique du territoire où dès le 20ème siècle, les premiers sous-marins étaient produits comme celui de l’Espadon, premier sous-marin de la Marine nationale française à plonger sous les glaces !
D’ailleurs, ici l’industrie, c’est un sujet qui coule dans les veines des citoyens ! On en est fiers donc le weekend c’est tourisme industriel et Place Ô Gestes pour découvrir la diversité des métiers industriels du très manuel au plus théorique.
Enfin cette rencontre était aussi l’occasion d’échanger sur les enjeux fonciers du territoire dans un contexte de ZAN et d’envie de développer une offre adaptée à l’industrialisation d’innovations industrielles, au service de la décarbonation et plus largement de la circularité. En effet, pourquoi aller artificialiser des terres lorsqu’il existe des friches adaptées à l’accueil de Lieux Repère de l’Industrie…?
Vendredi matin, le tout nouveau lieu SPi Numérique nous ouvrait ses portes pour un programme dense où la mixité était reine :
Introduction : La circularité industrielle, quesako ?
Au CSI France, nous croyons que l’industrie de demain, ne séparera plus les termes « Industrie » et « Economie Circulaire ». La circularité consiste à découpler la production de valeur de l’usage des ressources avec une circulation de la matière la plus locale possible. Au-delà des cœurs d’usine, il s’agit de considérer l’ensemble de la chaîne de valeur, des approvisionnements aux business modèles.
De ce fait, même si une entreprise développe un produit qui n’a pas de rôle écologique et social direct, elle peut tout de même appliquer les principes de l’industrie circulaires qui s’appuie sur 7 piliers fondamentaux que nous développons plus en détails ici.
Table-ronde : Startups industrielles, quel environnement pour une collaboration bénéfique ? »
Cette table-ronde recevait :
Pascal Dupuys, Expert industriel,
Paul Péretié, CEO et Fondateur de la startup industrielle ADOK,
Gabriel Raffour, Head of Imagineering program chez Daher,
Eléonore Blondeau, Co-fondatrice & Présidente du Collectif Startups Industrielles France.
L’occasion de présenter les freins & leviers dans les collaborations entre structures de tailles différentes. Que ces collaborations soient dans un but de sous-traitance, d’investissement ou encore de développement commercial, elles ne peuvent être improvisées et méritent un cadre spécifique.
Témoignages
Extrait des idées clés partagées lors de l’événement :
Créer une relation de confiance
Le premier grand frein qui a été annoncé est sans surprise, la confiance. Comment une startup peut-elle faire confiance à un grand groupe en termes de propriété intellectuelle, et inversement, comment le grand groupe peut-il s’assurer que le projet de la startup est assez mature pour créer une collaboration durable, saine et sans risque ? Une première piste de réponse vient de la mise en place d’un cadre pour garantir la transparence de la collaboration entre le sous-traitant et la startup industrielle. Ensuite, afin de prouver au grand groupe que le projet de la startup est viable, il est possible de s’inspirer du projet NICCO, qui a été soumis à la démarche « Territoire d’Industrie » à l’initiative de la Carène en 2019. L’idée de ce projet était de créer un centre de maturation industrielle externe, afin de bien préparer leur produit ou leur service avant d’aller de se présenter aux PME/ETI/Grand groupe pour qu’ils interviennent comme sous-traitant ou client.
L’intégration de la startup dans la PME / ETI / Grand Groupe
Il peut y avoir une dissonance entre la volonté de s’ouvrir à la collaboration avec une startup, et la capacité d’intégration de cette startup. Pour le moment, le processus se fait très généralement par le biais du département R&D (orientée produit) et/ou des ‘Open-Lab’ ou ‘Fab-Lab’ mais qui sont souvent orientés « Intrapreneuriat ». C’est pourquoi, il est intéressant de créer un « sas d’entrée spécialisé startup » dans les grandes entreprises, c’est par exemple ce qu’a fait DAHER via « Imagineering » avec le soutien direct de la Direction de l’entreprise. Ce sas d’accueil a pour mission de sélectionner celles qui ont un intérêt pour l’entreprise et de les accompagner sur le projet d’intégration de leur produit / service en mode projet (y compris gestion du changement par rapport à la culture de l’entreprise) sur les différents sites industriels concernés. Cela permet aussi à la startup d’avoir un « représentant interne » pour l’introduire aux différents niveaux d’interlocuteurs (utilisateurs, opérationnels, décisionnaires) et fluidifier ainsi les échanges.
Ce sas, permet également d’acculturer les startups aux enjeux des industriels (culture du ROI, conduite du changement, clichés, etc.). Dans le même temps, cela permet au grand groupe d’intégrer le vocabulaire et la dynamique des startups. Pour cela il y a d’ailleurs notre publication « Livre Jaune Startups & PME industrielles » avec BPI France pour présenter les besoins des startups industrielles.
Enfin, ce sas, doit permettre également de garantir des délais de paiements « rapides » et lever les contraintes des services achats parfois complexes des grands groupes. Une démarche renforcée récemment parJe choisis la FrenchTechet BPIFrance.
L’analyse du projet : une approche globale
Afin d’assurer une longévité de ces collaborations, il faut que l’ETI et le Grand groupe se familiarisent avec le monde de la startup, comme indiqué plus haut, et reste ouvert aux innovations industrielles. De cette façon, il pourra continuellement se renouveler.
De même, au commencement du projet, il est primordial de mesurer sa valeur, en euro évidemment, mais aussi sur d’autres indicateurs comme le taux d’économie d’émissions de gaz à effet de serre ou encore en ressources consommées ou de déchets évités afin de prendre en compte toutes les données, et de pouvoir se projeter sur le long terme via une approche multicritères.
Autre bonne pratique dans le cas d’une coopération pour sous-traitance : découper le projet technique en module afin de répartir les risques et ne pas s’engager respectivement sur la totalité du projet au risque de créer des dépendances.
Gabriel Raffour insistait néanmoins sur la nécessité de concevoir un projet dans la durée : ne pas penser PoC/PoV/MVP/proto, mais penser projet dans la globalité avec des phases de PoC/PoV/MVP etc. pour atteindre à termes une échelle globale.
Bien entendu et, Paul Péretié qui travaille avec Vialog en Normandie le rappelait, il s’agit avant tout de relations humaines, donc cela prend du temps mais si la volonté est là, alors on y arrive !
Prioriser l’usage à la technologie
On a aussi adoré la présentation de Quatrium, Centre de Ressources Techniques contribuant à démocratiser les technologies RV/RA sans paillette ! Effectivement Grégory Duvalet a très justement rappelé qu’il faut avant tout répondre à l’usage plutôt que de vouloir utiliser tout un ensemble de technologies très « marketing friendly » mais qui à la fin sont consommatrices de ressources, de temps, de moyens et inadaptées. L’occasion de parler des lunettes connectées de Tikaway ou encore celles de AMA Xperteye, qui propose la solution logicielle d’assistance à distance avec lunettes ou smartphone et avec de la RA en collaboration avec Vuzix et Realware, qui n’intègrent pas d’IA mais répondent néanmoins parfaitement au besoin d’améliorer la maintenance à distance dans une logique #Industrie4.0, comme quoi apporter le juste niveau de technologie est la clé, tant pour préserver les ressources écologiques, minimiser les coûts et surtout, répondre aux besoins du marché !
Le média Informateur Judiciaire en parle également ici >>
En France, moins d’un étudiant en école d’ingénieurs sur trois est une femme. Et la réforme du bac n’arrange rien. Un sursaut est nécessaire. Par quels leviers ?
Face aux pénuries et aux ruptures d’approvisionnement, la question de la relocalisation se pose avec insistance aujourd’hui en France.
Notre Présidente Eléonore Blondeau a été invitée par France Inter pour discuter de la question de la relocalisation en France.
Avec Jérôme Cuny Co-auteur deRelocaliser(Tana, 2022) et Anaïs Voy-Gillisdocteure en géographie, chercheuse associée à l’Institut d’Administration des Entreprises.
Deuxième Learning Expedition organisée par le CSI France en terres Clermontoises
Le 26 octobre 2022, la communauté du Collectif Startups Industrielles France était accueillie au Parc Cataroux à Clermont-Ferrand pour découvrir les différents pôles développés par MICHELIN pour accompagner l’amorçage industriel et la R&D matériaux.
Une 30 aines de participants (dont plus de la moitié de startups industrielles) s’étaient donné rendez-vous sous un beau soleil pour cette 2ᵉ LEARNING EXPEDITION.
Pour rappel, les Learning Expedition organisées par le CSI France ont pour vocation à faire se rencontrer sur le terrain des porteurs de projet industriel en amorçage avec des propriétaires, finançeurs et animateurs de lieux adaptés proposant une offre d’hébergement industriel, voire de mutualisation d’équipements, de ressources, d’expertises et de loisirs.
Le Parc Cataroux qui vise à réhabiliter un ancien site industriel Michelin afin d’apporter une contribution qui réponde dans la durée aux défis d’évolution du territoire dans les 10, 20, 30 années à venir représente 42 hectares dont les fameuses pistes d’essais.
Différents pôles en cours de développement :
Hall 32 / Pôle Industrie: 13 500 m2 avec Design Lab (prototypage, accompagnement, vitrine technologique), Process Lab (pré industrialisation, accompagnement, expérimentation technologique), parc machines (dont fabrication additive), équipe d’experts, formation initiale et continue
Pôle d’Innovation Cataroux (PIC): Un lieu de vie unique de 19.000 m2 :
Coworking : environ 1200 postes de travail
Coliving : 100 chambres et studios
food market : une dizaine de restaurants locaux
Evènementiel et créativité : une quarantaine d’espace dédiés
Centre des Matériaux Durables (CMD) : L’ambition du Centre des Matériaux Durables est de faire émerger un nouveau pôle économique sur le territoire pour développer de nouvelles activités autour des matériaux durables et du recyclage. Le pôle répond à la fois aux besoins de Michelin, du territoire auvergnat, et plus globalement à la stratégie industrielle du pays : réussir la transition écologique en accélérant notamment sur les technologies autour du recyclage et la fabrication de matériaux innovants. Depuis juin 2022, les équipes de Carbios sont installées sur le pôle (démonstrateur industriel, laboratoire de recherche et siège social), occupant 10 000 m2 sur les 25000 m2 dédié à ce pôle.
Manufacture Des Talents (MDT) : Des offres de développement et de services qui vont de l’orientation professionnelle au développement continu des compétences en passant par l’Ingénierie Pédagogique. Une expérience apprenante unique individuelle et/ou collective, centrée sur l’innovation, l’excellence et l’inclusion, portée par des outils innovants et des intervenants référents. Ouverte depuis janvier 2022 aux employés du Groupe Michelin, et à des salariés d’autres entreprises sur Hall 32 ou des personnes en retour vers l’emploi. En collaboration avec des acteurs locaux et nationaux (UCA, Écoles de Management Région AURA, Ecole IA Microsoft by Simplon, …)
Quartier des Pistes : Un projet d’urbanisme, réalisé en collaboration avec les partenaires publics, contribuera à ancrer l’ensemble du projet au bénéfice des interactions sociales et culturelles de la ville.
Le mot du Collectif :
Un lieu qui devient un quartier qui stimule tête et corps, secoue les neurones, agite les papilles, ouvre les écoutilles dans un mix de programmation qui mélange pratiques physiques et découvertes culturelles. Un lieu focalisé sur la culture active (la version 2 de l’Aventure Michelin, lieu de spectacle) sport et santé (La Cité du Mouvement) et les savoirs faire….
Si on ajoute à ces propositions l’offre de Start2Prod / Imeca (basé à Montagny), les porteurs de projets industriels en amorçage pourront trouver ici, à Clermont-Ferrand, tout un écosystème d’accueil, d’hébergement, d’accompagnement, d’expertise, d’équipements pour mener à bien leur développement industriel. Il s’agit là d’une expérience unique d’animation territoriale publique/privée de cette ampleur par un industriel (Michelin) et ses partenaires.
Tout au long de la journée, de nombreux échanges entre les participants et avec les équipes Michelin présagent de futures success stories de partenariat que nous suivrons avec attention.
Envie d’organiser une Learning Expedition sur un de vos sites ou sur votre territoire ? Contactez-nous à contact@csifrance.fr
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