Evénement | Ecole de Guerre Economique : Gala de l’Intelligence Economique – 15ième édition

L’AEGE – Le réseau d’experts en intelligence économique et l’Ecole de Guerre Economique – EGE remercient les participants à la première table ronde de la journée consacrée aux enjeux de réindustrialisation de la France, dans le cadre du colloque #ServirLaFrance ayant eu lieu en amont du Gala de l’Intelligence Economique où plus de 800 praticiens se sont retrouvés le 30 juin 2022.

A cette occasion, sous la modération de Tristan Machin et Louise Monjo, mesdames Anaïs Voy-Gillis et Cécile Dekeuwer, membres du Collectif Startups Industrielles France et monsieur Yves-Marie CANN sont revenus sur les multiples aspects de cette problématique majeure.

Tribune | Favorisons l’amorçage des startups industrielles par le développement de lieux adaptés dans chaque territoire

Notre renaissance industrielle sera fondée, en partie, sur des relocalisations d’activités (environ un tiers du potentiel) afin de sécuriser des approvisionnements dits « stratégiques », et surtout sur l’invention de nouvelles filières (environ les deux tiers du potentiel).

Ces nouvelles filières s’appuieront avant tout sur l’innovation, dont une demi-douzaine de typologies coexistent, disposant pour chacune d’elle d’une échelle d’intensité allant de l’innovation incrémentale à l’innovation de rupture.

Ces innovations peuvent être portées par différents acteurs : les grands groupes avec leur rôle structurant de notre économie, les ETI/PMI pour leurs capacités d’innovation et de co-innovation avec les grands groupes, mais également les startups. Modèle initialement créé par et pour le numérique, ces méthodes agiles sont désormais reprises par des porteurs de projets industriels.

Les startups industrielles ont fait l’objet d’études récentes, portées notamment par la Fabrique de l’industrie ou le gouvernement. Ces études permettent de déconstruire un a priori : startups et industrie seraient incompatibles ? En réalité, le secteur industriel produit des startups, et ces dernières, contrairement aux idées reçues, ne sont pas en nombre moindre en France que parmi nos pairs. Si l’enjeu, pour la puissance publique, est d’offrir un cadre favorable à la démultiplication, au développement et à la montée en puissance de ces startups, des pistes d’actions sont d’ores et déjà énoncées dans un rapport gouvernemental.

Dis autrement, si notre désindustrialisation a davantage touché le tissu classique des entreprises industrielles en France que dans d’autres pays, nous sommes, sur le sujet des startups, sur la même ligne de départ ! À nous de nous montrer à la hauteur de nos ambitions de renaissance industrielle.

Pour leur donner toute leur place, le Collectif Startups Industrielles France a identifié plusieurs sujets prioritaires à traiter : création d’outils de financement en fonds propreséducation de l’écosystème startup et du grand public au B-A-B-A de l’industrie, simplification de la lecture des normes et certifications etc. L’une de ces thématiques clés est liée aux lieux d’accueil et d’accompagnement des porteurs de projets

En effet, après une phase de prototypage qui peut se réaliser dans un espace de co-working ou un fablab, la start-up industrielle est confrontée au défi de sa phase de pré-industrialisation.

Cette phase, moins marquée dans le parcours de la startup numérique, suppose à la fois un accompagnement ad’hoc – les porteurs de projets ne sont pas toujours des spécialistes du génie industriel – et des lieux adaptés pour accueillir les lignes pilotes et la production des premières séries – avec la logistique, le stockage et parfois les utilités (électricité, eau, bruit, poussière etc).

Quelques lieux de cette nature existent en France : telles les agences Kickmaker à Paris, Lyon et Nantes, le Bel Air Camp ou l‘Usin Lyon-Parilly à Lyon, mais ils sont encore trop rares.

La carte des innovations en France démontre que la moitié des aides publiques à l’innovation sont localisées en Ile de France, et l’autre moitié est répartie assez équitablement dans les autres Régions : Lille, Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Montpelier, Marseille, Nice, Clermont-Ferrand, Lyon, Grenoble, Strasbourg… Sans prétendre à une étude exhaustive, chaque Région pourrait ainsi avoir des lieux de référence « Repère de l’industrie », une cinquantaine pour couvrir le pays dans un premier temps et pas seulement dans les grandes métropoles.

La définition fonctionnelle de ces lieux de référence est désormais bien aboutie. Des co-financements par la Banque des territoires semblent être possibles. Aussi lançons-nous un appel aux porteurs de projets, aux collectivités locales, aux Régions, aux métropoles, aux villes et Territoires d’industrie qui souhaitent se lancer dans cette aventure !

Les 100 usines nouvelles par an issues des dix axes de France 2030 devront être incubées quelque part. Créons ces lieux pour réussir le pari de notre renaissance industrielle.

Auteurs :

Olivier Lluansi, Associé PwC Strategy&, coauteur Vers la renaissance industrielle, 2020, Editions Marie B

Éléonore Blondeau, co-fondatrice de Collectif Startups Industrielles France

Alysée Flaut, responsable communication chez Kickmaker

Vincent Despatin, co-fondateur de Kickmaker, agence de conception et d’industrialisation de produits high-tech.

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