Vous vous intéressez à l’entrepreneuriat, l’industrie et/ou l’économie circulaire ? Vous souhaitez contribuer au développement d’un Collectif national visant à développer un écosystème favorable à l’amorçage industriel circulaire ?
Le CSI France, association d’intérêt général Loi 1901, est composée d’entrepreneur.e.s industriel.le.s, de sous-traitant.e.s, d’accompagnant.e.s (d’incubateurs/accélérateurs, investisseurs, collectivités…) ou encore de citoyen.e.s professionnel.le.s souhaitant réconcilier l’industrie, la finance et le numérique au service de la transition écologique et sociale.
Le salon Pollutec, l’événement international de référence des solutions environnementales pour l’industrie, la ville et les territoires, s’est tenu à Eurexpo Lyon du 10 au 13 octobre 2023. A cette occasion, l’équipe du CSI France a pu rencontrer et échanger avec de nombreuses startups industrielles.
Les startups industrielles au RDV
En déambulant entre les très nombreux stands, nous avons découverts de nombreuses jeunes entreprises innovantes, en provenance de toutes les régions de France. Nous avons ainsi pu leur présenter le CSI France, et discuter avec elles de leurs freins, leviers et solutions. Voici une liste non exhaustive des startups sur le salon que nous avons eu le plaisir de (re)découvrir :
La startup Opopopa développé un emballage réutilisable et consigné pour la logistique. Avec leur emballage, vous pouvez allier simplicité (moins de cartons qui trainent à la maison et de poubelles trop remplies) avec écologie !
Solecollera inventé des semelles rafraichissantes ou chauffantes, selon vos besoins. Ces semelles peuvent convenir aux sportives /sportifs comme aux professionnels devant travailler dans des lieux réfrigérés,
La startup Biomitecha développé un système de dépollution de l’air. Les premiers produits ont été installés à proximité de routes très fréquentées,
Les granulés de Biohappermettent d’éliminer le plomb, le cadmium, le cuivre et le zinc des eaux usées ou de process,
Releaf Paper utilise de la matière compostable, les feuilles mortes des arbres, pour en faire des sacs de transports biodégradables,
La startups SARUS a développé des dispositifs de récupération d’énergie abordables, robustes et à expansion, pour des applications à petite échelle,
Atmotracka développé des capteurs qui mesurent les concentrations de polluants dans l’air, en toutes circonstances, en milieu urbain ou rural,
Cy-Clope est une entreprise spécialisée dans le recyclage des mégots et la gestion de zones fumeurs, en proposant du mobiliers design #madeinFrance, adaptable à l’environnement dans lequel il se trouve. Pour rappel : 1 mégot pollue 500 litres d’eau !
L’entreprise Earthwake, transforme les déchets plastiques en énergie ou en plastique vierge,
Oberon a imaginé un dispositif qui permet de détecter des polluants, le pollen, les microplastiques, etc,
Neolitik fabrique un matériau de construction vertueux et alternatif au béton, appelé EcoLithe. EcoLithe est composé à 100% de matières premières recyclées, est 100% recyclable, n’utilise pas d’eau pour sa fabrication et permet une économie de 85% de CO2 par rapport à la fabrication du béton.
La Tannerie Végétale
Le mercredi matin, nous nous sommes rendues sur le stand de la Métropole de Lyon, afin d’assister à une table-ronde, où Fanny Deléage, CEO et Fondatrice de la startup La Tannerie Végétale, et adhérente du CSI France, prenait la parole. La table-ronde portait sur le rôle des startups #deeptech*dans la transition écologique et sur leur développement. Les startups présentent ont ainsi pu témoigner sur l’accompagnement qu’elles ont reçu par le pôle de compétitivité Axelera, la SATT Pulsalys, et la Métropole de Lyon.
Les autres intervenant·e·s de cette table-ronde étaient :
Les startups :
Raouf Medimagh CTO et Co-Fondateur de la startup Recycl’Elit,
Arnaud Villard D’Arbouet, PDG de la startup Mecaware,
*un projet deeptech est un projet basé sur une technologie issue ou en collaboration avec un laboratoire de recherche académique
Décarbonation et réindustrialisation – un même agenda
Pollutec s’est également posé la question de la conciliation, ou non, d’une réindustrialisation avec celle de la décarbonation.
Introduction de Bruno Bonnell, Secrétaire Général pour l’investissement, France 2030
Projet de loi Industrie verte et mécanisme d’ajustement carbone aux frontières – favoriser la réindustrialisation et la lutte contre le carbone importé
Etat des lieux des émissions en France et feuilles de route pour l’industrie lourde et légère
Développement de filières stratégiques pour l’économie et l’environnement
Avec les interventions de :
Emilie Alberola – Directrice Générale, EcoAct South Europe
Sylvie Padilla – Cheffe du Service Industrie, Direction Entreprises et Transitions Industrielles, ADEME
Emeline Baume, Vice-présidente, Métropole de Lyon
Matthieu Chabanel, PDG, SNCF Réseau
On retient l’exemple de Mr Chabanel du recours à une startup industrielle pour allonger la durée de vie des pierres qui maintiennent les rails ou encore la vision portée par la Métropole de Lyon qui va bien au de-là de la #décarbonation et vise à mettre en œuvre une vraie circularité globale tenant compte des sources d’approvisionnement des énergies et ressources des organisations du territoire, privilégiant la #sobriété et encourageant l’éco-conception. Soutient également le déploiement d’une stratégie d’Ecologie Territoriale Industrielle* avec un exemple très concret sur le cas de la Vallée de la Chimie, mais aussi soutenir les producteurs et consommateurs/citoyens à mieux comprendre les enjeux et actions à mettre en œuvre pour transformer leur quotidien qui passe nécessairement par des actions de communication auprès du grand public et de formation des professionnels, sans oublier l’incitation au déploiement d’ateliers de réparation (ex : Maison Ma Bille) et de réemploi, voire de régénération, avec un plan ambitieux sur la filière agroalimentaire porté par Jérémy Camus puis enfin, une meilleure gestion des différentes fin de vie : recyclage, compostage (coucou Les Alchimistes), valorisation énergétique pour éviter à tout prix l’enfouissement.
*Focus sur l’EIT, un des 7 piliers de l’économie circulaire, avec l’outil « La Toile Industrielle » réalisée par le territoire de Dunkerque visant à étudier les flux de matières et énergies afin d’identifier des synergies pour tendre vers davantage de résilience et de sobriété tout en gagnant en souveraineté et sécurité des approvisionnements du territoire. On y ajouterait volontiers l’étude des flux de compétences pour flexibiliser le capital humain et répondre aux besoins des organisations d’une part et de recherche d’équilibre vie pro/vie perso d’autre part.
Enfin on salue une fois encore, l’expertise de l’ADEME sur le calcul d’impact environnemental, sur laquelle toutes politiques publiques ou projets économiques devraient se baser.
Le 05 octobre 2023 a eu lieu le plus gros rassemblement business d’Europe, organisé par BPI France : BIG.
Bien entendu, notre Présidente était présente et a pu s’entretenir avec beaucoup de nos membres sur place. Tour d’horizon, non exhaustif.
OPEO, partenaire historique du CSI France était au RDV
Aurélien Gohier, Directeur de la communication chez OPEOa pris la parole en compagnie de Anaïs Voy-Gillis, sur la question suivante : « Quel grand récit pour redonner sa fierté à l’industrie française ? »
Description : L’industrie n’attirera les jeunes, les financements et plus globalement l’attention du public que si elle est capable de recréer un imaginaire comme Jules Verne et Saint-Simon ont pu l’ancrer au 19e siècle.
Anaïs Voy Gillis, Chercheuse associée à l’IAE de Poitiers
Anaïs, qui est également membre du Conseil d’Administration du CSI France, a récemment publié une chroniquedans les échos, est également intervenue lors d’une table-ronde intitulée « Construire l’usine verte de demain », en compagnie de Clément Bénassi, Directeur Général de Neolithe, Malek Fiouane, Réferent Conseil Industrie chez BPI France, Guillaume Kasbarian, député de la 1ère circonscription d’Eure-et-Loire et Virginie Saks, Co-fondatrice de Compagnum, qui est également membre du CSI France !
Description de la table-ronde :
La révolution est là, elle devait être technologique et industrielle, mais son cours devra avant tout être guidé par la responsabilité climatique. Les nouvelles contraintes environnementales et économiques rendent la réindustrialisation plus importante que jamais, mais si cette dernière s’appuie sur de puissantes transformation technologiques et digitales, elle ne pourra être que « verte », respectueuse de l’environnement et de l’équation climat. Mais qu’est-ce qu’une usine « verte » ? Que faire si vous êtes entrepreneur ou dirigeant pour implanter plus facilement votre nouvelle usine dans nos territoires ? Que nous apporte la loi sur l’industrie verte ? Comment être accompagnés et aidés pour pouvoir aller de l’intention au projet concret ? Comment aller au-delà de ce qui est actuellement fait, pour une véritable renaissance industrielle ? Le socle règlementaire ne peut certes pas tout, mais il devra désormais davantage encourager et faciliter l’action responsable des entrepreneurs pour créer de la richesse partagée tout en aidant à décarboner massivement l’industrie. Pour en discuter et répondre à vos questions, nous donnons la parole à une startup industrielle qui décarbone, un parlementaire engagé au service de l’industrie verte, une chercheuse en politiques industrielles, et une professionnelle de l’accompagnement des entreprises dans les territoires.
Virginie Saks, Co-Fondatrice et associée de Compagnum
Virginie Saks a également pris la parole lors d’un webinaire intitulé « Réussir son implantation industrielle ». L’entreprise Compagnuma d’ailleurs publié un guide, qui porte sur le même sujet. Retrouvez le ici.
Description de son intervention :
Ouvrir un nouveau site industriel est un projet stratégique à haut risque pour une start-up ou une PME : pression foncière, allongement des délais, impact environnemental, difficultés de recrutement… Pour autant, implanter des usines « vertes » et décarbonées sur nos territoires est à la fois un projet de croissance durable mais aussi un gage de réussite de la réindustrialisation. Heureusement, réussir vite et bien, c’est possible. Nous vous livrons la méthode pour réussir et lancer votre projet sur des bases solides. Votre objectif : implanter un projet industriel « vert », performant et attractif sur un territoire propice à votre croissance
Vincent Thavonekham Co-Fondateur de la FACTOVIA, et son équipe, étaient également présents sur le salon, afin de présenter leur mini usine 4.0 !
Vous pouvez retrouver leurs nombreux témoignages sur le fils LinkedIn de Vincent ici.
Mob-ion
Christian Bruère, Président de la startup industrielle Mob-ion, qui conçoit des scooters électriques Made in France et en pérennité programmée a témoigné pendant la session « Feux de Camp ». Retrouvez son interventionici.
Safehear
Héléna Jérôme, Co-fondatrice & CEO de Safehear, et Co-fondatrice de Les Meufs de l’Industrie a également pitché sur l’AMPLI afin de présenter les enjeux de l’industrialisation d’un produit #IoT et l’appel des investisseurs et clients internationaux… face au soutien, encore rare, des acteurs nationaux. Egalement de souligner l’enjeux d’avoir des équipes / dirigeants mixtes et intergénérationnel.le.s pour favoriser l’innovation & la performance.
Axandus, partenaire de l’association et bureau d’études en industrialisation mécatronique
L’occasion d’animer un workshop au sujet des bonnes pratiques à adopter de la conception à l’industrialisation de son produits avec Jean-Baptiste Yvon, Directeur d’Axandus 🎙 Replay ici.
Le Collectif Startups Industrielles France (CSI France), association Loi 1901, est composée d’entreprepreneur.e.s industriel.le.s, de sous-traitant.e.s, d’accompagnant.e.s (incubateurs/accélérateurs, investisseurs, collectivités…) ou encore de citoyen.ne.s professionnel.le.s souhaitant réconcilier l’industrie, la finance et le numérique au service de la transition écologique et sociale par le développement d’un écosystème national favorable à l’amorçage industriel circulaire.
De plus, le CSI France est membre de l’Alliance Start Industrie et est une voie reconnue auprès des autorités publiques territoriales et nationales.
Le CSI France souhaite recruter son.sa Délégué.e Général.e afin de poursuivre son développement. Ce poste nouvellement créé est clé pour assurer le déploiement de la stratégie du CSI France et offre des opportunités de développement au croisement d’enjeux clés pour notre économie : la transition écologique et sociale, l’entrepreneuriat et la réindustrialisation.
La multiplicité et la variété des acteurs au sein du CSI France et dans son écosystème apporte à ce rôle une richesse en termes d’interactions et de problématiques à comprendre et à accompagner.
Missions
Sous l’autorité du Bureau de l’association, et en fonction des orientations décidées par le Conseil d’Administration, le.la Délégué.e Général.e est responsable du fonctionnement de l’association.
Gestion administrative et financière
Représentation & Plaidoyer
Déploiement des Accélérateurs
Déploiement de l’Observatoire
Imaginer et animer des Villages startups
Négociation, mise en place et suivi des partenariats institutionnels et financiers
Suivi de la collecte des adhésions et dons
Réponse aux appels à projets et dossiers de financements
Collaboration & Reporting avec le Conseil d’Administration
Management des équipes bénévoles et salariées
Recrutement de nouveaux membres
Profil
Expérience confirmée en direction
Solide expérience en gestion d’organisation(s), idéalement dans le secteur associatif
Esprit entrepreneurial et forte capacité d’autonomie
Sens de la diplomatie
Qualité rédactionnelle et relationnelle
Flexibilité
Connaissance du secteur industriel et institutionnel
Conditions
Début ASAP
Temps plein
CDD 12 mois transformable en CDI en fonction de l’atteinte des objectifs
Au moins 40% à Paris
Au moins 50% télétravail avec la possibilité d’être attaché.e à un site pour « bénéficier d’une vie de bureau » si besoin
Découvrez ce Livre Blanc, co-écrit par différents acteurs de la filière électronique et réalisé par le cabinet de conseil Roland Berger pour le compte de la FIEEC, la fédération des industries électriques, électroniques et de communication. A l’occasion de la World Electronic Forum à Angers en 2017, la filière a remis le livre blanc au premier Ministre Edouard Philippe,
La mission consiste à faire un état des lieux de toute la chaine de valeur dans la filière, depuis les composants jusqu’à la production, en passant par des aspects comme la formation, explique Gérard Matheron, président de l’ACSIEL. L’objectif est de proposer ensuite des recommandations d’action pour projeter la filière d’ici 2020 dans l’industrie du futur. L’Usine Nouvelle
La filière électronique n’a cessé de perdre des emplois ces dernières 20 années, l’objectif de cette feuille de route est de proposer un plan d’action pour inverser ce cycle de baisse et relancer la production en France.
Aujourd’hui nous nous entretenons avec Thomas FAURE, Co-Fondateur et CEO de la startup industrielleLIFE-01.
Bonjour Thomas, merci de nous accorder de votre temps pour cet entretien. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
J’ai un cursus d’ingénieur technique assez classique, j’ai fait un DUT en génie énergétique puis un master en génie des systèmes industriels. A mes débuts, je travaillais dans l’entreprise de mon père, qui était d’ailleurs le leader Européen dans la conception et la construction de salles blanches. Puis, j’ai rejoint une autre entreprise comme Directeur du développement où je m’occupais de la R&D et du commerce. Je travaillais toujours sur le traitement d’air, la construction et la conception de salles blanches. Je suis resté à ce poste jusqu’en 2018.
Pourriez-vous nous présenter le projet Life-01 ?
LIFE-01 est un acteur global de la qualité de l’air intérieur. Nous offrons une solution de santé et de maîtrise de qualité d’air intérieur (QAI) connectée pour tous les environnements habités.
Nos solutions permettent d’optimiser de 10% la performance environnementale des bâtiments, tout en améliorant la qualité d’air intérieur. LIFE-01 conçoit et fabrique en France un objet connecté purificateur d’air qu’elle commercialise, distribue et installe dans les logements, les bureaux, les écoles, les EPHAD, etc…
Comment vous est venu l’idée ?
J’ai toujours voulu créer ma propre entreprise, sûrement parce que mon père et mon oncle étaient des entrepreneurs. Mon frère ainé a également monté sa boite en communication digitale. C’est de famille ! L’idée de Life-01 a muri au fils des années. Lorsque je travaillais avec mon père, je faisais beaucoup de R&D. Nous avons d’ailleurs été à l’initiative de certaines normes et nous avons participé à la création d’un observatoire national de la qualité de l’air en intérieur (OQAI), afin de réaliser des études sur l’impact des contaminants sur la santé.
Life-01 est une entreprise familiale, nous sommes 3 Co-Fondateurs, mon père, mon frère ainé et moi. C’est un projet qui a été longuement travaillé en amont. Nous avons pris le temps de réfléchir aux différents aspects de l’entreprise et nous savions que nous pouvions combiner nos expertises industrielles, techniques et marketing. En 2018 nous avons décidé de sauter le pas et nous avons créé Life-01. L’objectif est de permettre à tous de vivre dans des environnements sains, avec un impact positif sur notre santé et sur l’environnement. En 2018, j’ai créé en parallèle Life Ingénierie et Life Construction (conception et construction de salles blanches), puis j’ai revendu mes parts en 2021 pour me consacrer uniquement au projet Life-01.
Quelles ont été les phases de développement de votre entreprise ?
L’entreprise a été créée fin 2018 et en 2019, nous avons lancé notre première levée de fonds. En 2020, nous nous sommes attelés à terminer la R&D de Element® , notre premier produit, ainsi que les premiers prototypes et nous avons commencé l’industrialisation. C’est en 2022, lorsque nous avons eu notre première chaine de production qualifiée, que nous avons fabriqué et livré nos 50 premiers produits.
Nous sommes actuellement en phase d’amorçage industrielle de plus grande ampleur, et nous souhaitons installer notre première usine en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Quels sont les freins rencontrés durant votre développement ?
Nous développons un produit hardware et software et il est très difficile de trouver des investisseurs privés (VC) en phase d’amorçage industriel, même si nous avions déjà une très bonne traction commerciale dès notre lancement ! Il manque cruellement d’investissements en fonds propres sur ces phases de développement. D’après notre expérience, il est plus facile de trouver de l’argent public en dette pour innover et industrialiser, mais encore faut-il encore avoir les fonds propres pour faire effet de levier ! L’Etat doit jouer un rôle de premier plan en tant qu’investisseur et pas seulement subventionner…
Quelles solutions pourraient être mises en œuvre pour y remédier ?
Le fonds d’amorçage industriel créé par la BPI est une bonne première réponse. Mais 50M€ c’est trop peu pour des startups industrielles ! Il faut surtout des investisseurs privés (VC) en phase d’amorçage qui comprennent nos besoins et ce qu’est le hardware. Il faut également qu’ils entendent notre volonté de produire en France et d’industrialiser en France. Le CSI France joue pour cela un rôle primordial et je félicite Eléonore Blondeau et son équipe pour leur contribution à faire évoluer l’écosystème dans ce sens.
Quelles sont vos projets ? Vous parlez de première usine ?
Tout à fait, nous faisons du Made in France, nos produits sont assemblés pour le moment en Haute Savoie et 56% des composants sont faits en France. Nous cherchons également à produire localement. La chaudronnerie est proche de nos bureaux, le plastique est fabriqué à Valence.
Notre but est d’internaliser la production dans 2 ans avec le soutien de la BPI dans le cadre de l’appel à projet France 2023 « Première usine ». Nous souhaitons mettre en place un recrutement inclusif. Nous allons embaucher des professionnels de tous niveaux de compétence, et nous allons nous rapprocher d’un ESAT (établissement ou service d’aide par le travail), afin de recruter des personnes en situation de handicap.
Quels sont vos perspectives de développement ?
A court terme, nous sommes actuellement en levée de fonds. Notre objectif est de livrer 1500 produits en 2023 et 2000 en 2025.
Sur le long terme, nous avons une levée de fonds prévue en 2025-2026 afin d’internaliser et d’industrialiser en propre. Notre objectif est de s’externaliser à l’international : Suisse, Emirat. A cet effet, j’ai rejoint le dispositif du MEDEF qui s’intitule « Définir sa stratégie à l’export » pour nous préparer à l’internationalisation.
De plus, aujourd’hui, nous sommes exclusivement en B2B, nos clients sont des promoteurs immobiliers, gestionnaires d’actifs fonciers, grandes entreprises, calées sur le résidentiel ou le tertiaire, en leasing ou en investissement. Cependant, d’ici 5 à 10 ans, nous espérons nous ouvrir au B2C. Cela dépendra de l’ouverture d’esprit du public sur la purification de l’air. Ce genre de technologie est déjà très répandue en Asie ou dans les pays scandinaves.
Vous vous considérez comme un acteur « cleantech », pourquoi ?
Premièrement, nous contribuons à améliorer la qualité de l’air que nous respirons à l’intérieur. Ensuite, nous sommes classés comme startup à « Impact » par la BPI et lauréats de l’AAP des entreprises engagées dans la transition écologique par l’ADEME.
De plus, nous sommes dans une optique de durabilité. En mettant en place des contrats de leasing de 6 ans, nous récupérons 50% des composants du produit, qui sont réutilisables en upcycling. La partie consommable, c’est-à-dire la cartouche d’épuration, est quant à elle changée tous les 2 ans. Nous envoyons un sac de renvoi au nouveau client et nous récupérons l’ancienne cartouche afin d’en recycler une partie.
Dernière question Thomas, pourriez-vous nous dire, en une phrase, pourquoi vous êtes membre du CSI France ?
En rejoignant leCSI France, nous souhaitions pouvoir mutualiser et partager les problématiques liées aux startups industrielles, et trouver des solutions !
Dans ce nouvel entretien, nous échangeons avec Paul Péretié, Co-fondateur et CEO de la startup industrielle Adok.
Quel est votre parcours ?
J’ai effectué une double formation en commerce et design, dont je suis passionné. J’ai d’ailleurs poursuivi un master en entrepreneuriat, c’est dans ce cadre que j’ai créé ma première startup avant ADOK. Le but était de mettre en relation les PME et les designers, j’ai appris énormément. Cette aventure s’est terminée 1 an et demi plus tard, puis en 2016, j’ai fondé ADOK.
D’où vient l’idée d’ADOK ?
Précédemment j’ai travaillé dans une startup B2B en visualisation de données et j’ai pu émettre un constat : les outils collaboratifs n’étaient pas au niveau de nos appareils personnels. Lorsqu’il fallait se retrouver pour les réunions d’équipe et faire des points, il y avait toujours des soucis car il manquait les bonnes interfaces. Surtout sur le terrain. C’est alors que m’est venu l’idée de ADOK, avec mon expérience en design j’avais cette sensibilité pour créer des solutions qui s’adaptent à un besoin concret.
Pouvez-vous présenter votre activité ?
ADOK créée des outils afin que les professionnels puissent accéder aux bonnes informations sur le terrain grâce à des projections tactiles. Aujourd’hui nous commercialisons deux produits, le Hub Tactile (photo ci-dessous), et aussi une License de technologie aux entreprises qui veulent créer des projections tactiles pour leurs propres produits.
Quels sont les freins rencontrés ?
Au cours de notre développement, nous avons rencontré de nombreux obstacle. Lorsque l’on souhaite créer un produit nouveau, donc innovant, financer la R&D, puis l’industrialiser, c’est un vrai défi. Nous avons initialement choisi le mauvais partenaire industriel, et cela a failli nous faire déposer le bilan. Il est très compliqué de trouver les bons interlocuteurs, les bons partenaires, de lever les questions de fiabilité, de certifications, etc.
Quelles solutions avez-vous trouvés pour y remédier ?
Nous avons eu la chance d’être accompagnés par un super fonds d’investissement (Waterstart NCI) qui comprend les enjeux des startups Hardware. Nous sommes également heureux de travailler avec Toshiba Dieppe. Nous les avions rencontrés sur un salon, nous avions échangé, mais c’est grâce à la mise en relation par Waterstart NCI que la collaboration est née et que nous les avons choisis pour finaliser notre produit.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Notre priorité de 2023 est l’internationalisation de nos ventes. Nous avons pu faire des ventes de manière organique dans une vingtaine de pays, et maintenant nous passons à la vitesse supérieure en structurant cette démarche.
Pourquoi êtes-vous membre du CSI France ?
Car il est extrêmement difficile de mener un projet Hardware en France, et c’est impossible de le faire seul. En tant que Startup Hardware, nous voulons à la fois partager notre expérience, et aider les jeunes projets, mais aussi bénéficier de la force du réseau.
Fabrication distribuée : comment le modèle de micro-usines impacte le tissu industriel local et la chaine logistique
L’industrie est en phase de transformation pour répondre aux enjeux de l’économie circulaire, de la réindustrialisation, de la souveraineté sur les approvisionnements, de leur décarbonation ou encore de la formation… L’émergence des micro-usines fait apparaître un nouveau modèle de fabrication résilient permettant de construire des chaînes de production efficientes et distribuées sur les territoires. Il s’agit d’un véritable changement de paradigme, en lien avec les circuits courts, produisant une offre qui s’adapte à la demande et aux ressources locales, tout en favorisant des retombées économiques et sociales sur les territoires d’implantation.
Lire l’article complet sur le site de SindUP ici >>
L’étude « Les Micro-Usines et Manufactures de Proximité » a été réalisée par Adélaïde Albouy-Kissi, Maître de Conférence en Informatique Appliquée à l’Université Clermont Auvergne.
Sur le même thème :
Voir le reportage dans une micro-usine, laboratoire de l’industrie du futur réalisé par KickMaker ici >>
Un mouvement de réindustrialisation a émergé dans notre pays, ce dernier reste fragile. Fin 2022, la part de l’industrie dans le PIB n’avait pas encore retrouvé son niveau d’avant-crise Covid et au rythme actuel, la part de population active travaillant dans l’industrie atteindrait 14 % en 2070, quand la moyenne actuelle de l’UE est à 16 %.
Le potentiel de réindustrialisation des filières et de nos territoires, considérable, est notamment bridé par une pénurie généralisée de compétences. Le nombre d’emplois industriels vacants a été multiplié par trois entre 2017 et 2022, pour atteindre environ 60 000 (Dares, 2023). Pourtant, notre appareil de formation est théoriquement en mesure de pourvoir la main-d’œuvre nécessaire : le nombre de jeunes formés chaque année aux métiers industriels correspond – en volume – aux besoins de recrutement. C’est ce paradoxe que nous souhaitons expliciter et interroger.
Cette note a été corédigée par Olivier Lluansi, également auteur du livre« Les néo-industriels : l’avènement de notre renaissance industrielle » et Guillaume Basset.