Nous sommes ravis de vous partager le portrait de Christine Barratte, Directrice des opérations chez Boréales Energy, startup industrielle adhérente du CSI France.
Bonjour Christine, pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Bien sûr. J’ai un diplôme d’ingénieur, une formation HEC en exécutif MBA et également un doctorat en science. J’ai toujours travaillé dans l’industrie, comme Ingénieure développement, Responsable R&D, Directrice technique ou industrielle avec une dimension internationale. Depuis 2 ans je suis rentrée dans le monde des startups en intégrant Boréales Energy.
Pourquoi une telle bifurcation ?
Cela faisait plus de 20 ans que je travaillais dans le même secteur, et dans de grandes entreprises. Ce n’est pas toujours très simple, même si on apprend énormément. En me tournant vers le milieu des startups industrielles, j’avais envie de dynamisme, de création, de positivisme. J’ai vite senti la différence en intégrant Boréales Energy. Dans une startup, toute l’équipe avance ensemble et la dynamique est positive car l’objectif final est le bien commun.
Que fait une directrice opérationnelle au quotidien ?
C’est très varié, je rencontre toute sortes de problématiques, je travaille sur différents sujets qu’il faut faire avancer. Dans mon quotidien je travaille avec 5 ingénieurs. Mon but est de coordonner le flux d’informations, afin de ne pas surcharger les uns et les autres. Je suis également en charge du recrutement, des finances, je réponds aux appels à projets, je coordonne les parties commerciales et les réunions techniques. Il y a de quoi faire !
Qu’est-ce que fait Boréales Energy ?
Boréales Energy a été créée à Caen en 2015 et est très engagée dans la transition énergétique.
Nous développons et commercialisons des solutions innovantes et performantes de stockage d’énergie, notamment celles renouvelables, dans la glace afin de remplacer les batteries électrochimiques. Cette solution permet de mieux gérer les pics et les creux de consommations, tout en améliorant la puissance énergétique.
Notre solution peut être utilisée dans les fermes, afin de refroidir le lait rapidement et le maintenir à la bonne température.
Elle est aussi très efficace dans les chambres froides, afin de venir en support au groupe froid, comme batterie de secours et pour amélioration de l’efficacité énergétique grâce au stockage dans la glace. Lorsque la température extérieure dépasse les 25 degrés, notre solution permet de gagner 50% d’efficacité énergétique.
Quels sont les freins rencontrés ?
Notre plus gros frein à ce jour est de trouver des clients, car le procédé que nous avons développé est unique. Nos interlocuteurs ne connaissent pas notre solution, il y a donc un fort besoin d’apprentissage, nous devons expliquer la pertinence de l’usage de la machine. C’est pourquoi la conversion est un peu lente. Mais nous avons fait de gros progrès cette dernière année en améliorant notre cible marché.
De plus, nous avons également perçu très peu de subventions des pouvoirs publics, alors que notre solution répond à un besoin d’avenir.
Quelles solutions pourraient être mises en œuvre pour y remédier ?
Nous allons développer nos contacts et notre visibilité, en étant présents sur plus de salons en 2024 par exemple.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Sur le court terme, nous allons lancer une levée de fonds fin 2024 et renforcer notre pôle commercial.
Ensuite, nous comptons aujourd’hui 650m2 de locaux à Caen, mais nous envisageons de grandir d’ici 2 ans. Donc nous allons étudier les possibilités d’agrandissement sur le moyen terme.
Enfin, sur le long terme, nous souhaitons créer un système qui permettrait de reconvertir de l’énergie thermique en énergie électrique.
Que pensez-vous de l’écosystème startups à Caen ?
Il est très dynamique. Il y a de nombreux acteurs présents et nous sommes bien entourés. Nous faisons partie de Normandie incubation, nous avons participé au FFWD organisé par la région Normandie, et nous avons également rejoint le Village by CA.
Pourquoi êtes-vous membre du CSI France ?
Nous avons décidé de rejoindre le CSI France afin d’étoffer nos contacts, profiter de la veille mise en place sur l’industrie et l’industrie circulaire. Nous voulions également partager nos problématiques entres startups dans le club CEO et profiter d’interventions pertinentes organisées par le collectif. Le témoignage d’Enzo Ribeiro, Head of Financing de Verkor pendant l’AG du CSI France le 1er décembre illustre parfaitement ce dernier point.
Vous considérez-vous comme un acteur « cleantech » ou « greentech » ? Pourquoi ?
Oui, car notre système de batterie dans la glace permet le déphasage entre production et utilisation d’électricité, sans utiliser des terres rares comme les batteries électrochimiques.