Expertise | Circular4Good – « On ne pourra pas négocier les lois de la physique »

Découvrez le nouvel épisode du podcast Circular4Good, animé par Aurélien Gohier, Directeur de la communication chez OPEO.

Dans cet épisode, Aurélien accueille Fabrice Bonnifet, Directeur du développement durable au sein du Groupe Bouygues.

Ecouter l'épisode

RETEX | Evènement « SUR LE PONT ! TECH & TRANSITIONS » à Saint-Nazaire

La Renaissance Industrielle se passe aussi, et surtout, dans les territoires ! 

Notre Présidente Eléonore Blondeau a été invitée d’honneur de l’événement « Sur le Pont ! Tech & Transitions » à Saint-Nazaire le 20 octobre dernier. Le but de cet évènement était de montrer les synergies possibles entre les startups et les PME/ETI, voire Grands Groupes. Également de discuter autour du lien entre industrie, technologie et numérique et les synergies possibles pour répondre aux enjeux de décarbonation de notre Société. Enfin, mettre l’accent sur les richesses du territoire en termes de compétences, ressources foncières et techniques.

Evènement co-organisé par BLUE LABPlage WebLe SPi Numérique, French Tech Saint-Nazaire La Baule Pornic et CESI, avec le soutien de  Saint-Nazaire Agglomération et Nantes Saint-Nazaire Développement.

Le territoire de Saint-Nazaire

Territoire historiquement développé autour du Grand Port, de la construction navale, de la production d’hydravion puis de l’aéronautique et des énergies fossiles avec la 2ième raffinerie de France et une centrale à charbon sur le point d’être fermée, l’enjeux de la transformation est de taille ! Heureusement la collectivité, dévouée et passionnée, s’active avec l’obtention du « label » ZIBAC qui finance dans un premier temps les études nécessaires à la définition de la feuille de route de transformation à mener pour atteindre le Net-Zéro sans compromettre l’activité économique ni les emplois. Pour rappel, les ZIBAC ont vocation à constituer des territoires pionniers de la décarbonation de l’industrie française ainsi que des territoires industriels « clé en main » pour les entreprises désireuses d’investir dans la transition écologique, afin d’en faire un levier majeur de réindustrialisation verte.

Ce territoire petit en taille, seulement 128 000 habitants dans l’agglomération mais dont +25 000 travaillent directement pour l’industrie, produit plus de 5 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit équivalent à celle de Toulouse qui compte 806 503 habitants. Par ailleurs, le Territoire vient d’être retenu parmi les 183 Territoires d’industrie sur la période 2023-2027 et va ainsi pouvoir poursuivre la dynamique engagée depuis 2018.

Lors de son arrivée, Eléonore, accompagnée par la Communauté d’agglomération de la région nazairienne et l’estuaire a pu parcourir les Chantiers de l’Atlantique, MAN Energy Solutions, le hub logistique dédié aux Energies Marines Renouvelables, Airbus Atlantic ou encore voire en live les essais de la voile Solid Sail, fruit du partenariat entre des entreprises locales et les Chantiers. L’occasion aussi d’apprécier la richesse historique du territoire où dès le 20ème siècle, les premiers sous-marins étaient produits comme celui de l’Espadon, premier sous-marin de la Marine nationale française à plonger sous les glaces !

D’ailleurs, ici l’industrie, c’est un sujet qui coule dans les veines des citoyens ! On en est fiers donc le weekend c’est tourisme industriel et Place Ô Gestes pour découvrir la diversité des métiers industriels du très manuel au plus théorique.

Enfin cette rencontre était aussi l’occasion d’échanger sur les enjeux fonciers du territoire dans un contexte de ZAN et d’envie de développer une offre adaptée à l’industrialisation d’innovations industrielles, au service de la décarbonation et plus largement de la circularité. En effet, pourquoi aller artificialiser des terres lorsqu’il existe des friches adaptées à l’accueil de Lieux Repère de l’Industrie…?

Vendredi matin, le tout nouveau lieu SPi Numérique nous ouvrait ses portes pour un programme dense où la mixité était reine :

Introduction : La circularité industrielle, quesako ?

Au CSI France, nous croyons que l’industrie de demain, ne séparera plus les termes « Industrie » et « Economie Circulaire ». La circularité consiste à découpler la production de valeur de l’usage des ressources avec une circulation de la matière la plus locale possible. Au-delà des cœurs d’usine, il s’agit de considérer l’ensemble de la chaîne de valeur, des approvisionnements aux business modèles.

De ce fait, même si une entreprise développe un produit qui n’a pas de rôle écologique et social direct, elle peut tout de même appliquer les principes de l’industrie circulaires qui s’appuie sur 7 piliers fondamentaux que nous développons plus en détails ici.

Table-ronde : Startups industrielles, quel environnement pour une collaboration bénéfique ? »
Table ronde
De gauche à droite : Pascal Dupuys, Gabriel Raffour, Paul Péretié, accompagnés d’Éléonore Blondeau animatrice de la table-ronde. © DR

Cette table-ronde recevait :

  • Pascal Dupuys, Expert industriel,
  • Paul Péretié, CEO et Fondateur de la startup industrielle ADOK,
  • Gabriel Raffour, Head of Imagineering program chez Daher,
  • Eléonore Blondeau, Co-fondatrice & Présidente du Collectif Startups Industrielles France.

L’occasion de présenter les freins & leviers dans les collaborations entre structures de tailles différentes. Que ces collaborations soient dans un but de sous-traitance, d’investissement ou encore de développement commercial, elles ne peuvent être improvisées et méritent un cadre spécifique.

Témoignages 

Extrait des idées clés partagées lors de l’événement :

Créer une relation de confiance

Le premier grand frein qui a été annoncé est sans surprise, la confiance. Comment une startup peut-elle faire confiance à un grand groupe en termes de propriété intellectuelle, et inversement, comment le grand groupe peut-il s’assurer que le projet de la startup est assez mature pour créer une collaboration durable, saine et sans risque ? Une première piste de réponse vient de la mise en place d’un cadre pour garantir la transparence de la collaboration entre le sous-traitant et la startup industrielle. Ensuite, afin de prouver au grand groupe que le projet de la startup est viable, il est possible de s’inspirer du projet NICCO, qui a été soumis à la démarche « Territoire d’Industrie » à l’initiative de la Carène en 2019. L’idée de ce projet était de créer un centre de maturation industrielle externe, afin de bien préparer leur produit ou leur service avant d’aller de se présenter aux PME/ETI/Grand groupe pour qu’ils interviennent comme sous-traitant ou client.

L’intégration de la startup dans la PME / ETI / Grand Groupe

Il peut y avoir une dissonance entre la volonté de s’ouvrir à la collaboration avec une startup, et la capacité d’intégration de cette startup. Pour le moment, le processus se fait très généralement par le biais du département R&D (orientée produit) et/ou des ‘Open-Lab’ ou ‘Fab-Lab’ mais qui sont souvent orientés « Intrapreneuriat ». C’est pourquoi, il est intéressant de créer un « sas d’entrée spécialisé startup » dans les grandes entreprises, c’est par exemple ce qu’a fait DAHER via « Imagineering » avec le soutien direct de la Direction de l’entreprise. Ce sas d’accueil a pour mission de sélectionner celles qui ont un intérêt pour l’entreprise et de les accompagner sur le projet d’intégration de leur produit / service en mode projet (y compris gestion du changement par rapport à la culture de l’entreprise) sur les différents sites industriels concernés. Cela permet aussi à la startup d’avoir un « représentant interne » pour l’introduire aux différents niveaux d’interlocuteurs (utilisateurs, opérationnels, décisionnaires) et fluidifier ainsi les échanges.

Ce sas, permet également d’acculturer les startups aux enjeux des industriels (culture du ROI, conduite du changement, clichés, etc.). Dans le même temps, cela permet au grand groupe d’intégrer le vocabulaire et la dynamique des startups. Pour cela il y a d’ailleurs notre publication « Livre Jaune Startups & PME industrielles » avec BPI France pour présenter les besoins des startups industrielles.

Enfin, ce sas, doit permettre également de garantir des délais de paiements « rapides » et lever les contraintes des services achats parfois complexes des grands groupes. Une démarche renforcée récemment par Je choisis la FrenchTech et BPIFrance.

L’analyse du projet : une approche globale

Afin d’assurer une longévité de ces collaborations, il faut que l’ETI et le Grand groupe se familiarisent avec le monde de la startup, comme indiqué plus haut, et reste ouvert aux innovations industrielles. De cette façon, il pourra continuellement se renouveler.

De même, au commencement du projet, il est primordial de mesurer sa valeur, en euro évidemment, mais aussi sur d’autres indicateurs comme le taux d’économie d’émissions de gaz à effet de serre ou encore en ressources consommées ou de déchets évités afin de prendre en compte toutes les données, et de pouvoir se projeter sur le long terme via une approche multicritères.

Autre bonne pratique dans le cas d’une coopération pour sous-traitance : découper le projet technique en module afin de répartir les risques et ne pas s’engager respectivement sur la totalité du projet au risque de créer des dépendances.

Gabriel Raffour insistait néanmoins sur la nécessité de concevoir un projet dans la durée : ne pas penser PoC/PoV/MVP/proto, mais penser projet dans la globalité avec des phases de PoC/PoV/MVP etc. pour atteindre à termes une échelle globale.

Bien entendu et, Paul Péretié qui travaille avec Vialog en Normandie le rappelait, il s’agit avant tout de relations humaines, donc cela prend du temps mais si la volonté est là, alors on y arrive !

Prioriser l’usage à la technologie

On a aussi adoré la présentation de Quatrium, Centre de Ressources Techniques contribuant à démocratiser les technologies RV/RA sans paillette ! Effectivement Grégory Duvalet a très justement rappelé qu’il faut avant tout répondre à l’usage plutôt que de vouloir utiliser tout un ensemble de technologies très « marketing friendly » mais qui à la fin sont consommatrices de ressources, de temps, de moyens et inadaptées. L’occasion de parler des lunettes connectées de Tikaway ou encore celles de AMA Xperteye, qui propose la solution logicielle d’assistance à distance avec lunettes ou smartphone et avec de la RA en collaboration avec Vuzix et Realware, qui n’intègrent pas d’IA mais répondent néanmoins parfaitement au besoin d’améliorer la maintenance à distance dans une logique #Industrie4.0, comme quoi apporter le juste niveau de technologie est la clé, tant pour préserver les ressources écologiques, minimiser les coûts et surtout, répondre aux besoins du marché !

Le média Informateur Judiciaire en parle également ici >>

 

Expertise | REMANUFACTURING : Atout pour la lutte écologique et sociale ?

Régis Dando, expert remanufacturing, fondateur de Revalue Systems et adhérent du CSI France explique dans cet entretien avec le média Alternative, ce qu’est le remanufacturing.

Il revient sur son parcours, et pourquoi le remanufacturing a été pour lui comme une évidence après la création de la Fondation Ellen MacArthur en 2010.

Il explique notamment la différence entre le remanufacturing et le reconditionnement (durée de vie, performance, etc), cette fameuse question, que nous nous posons toutes et tous ! Vous pouvez aussi consulter cette étude sur la remanufacture, que Régis a réalisé en collaboration avec l’ADEME.

Nous espérons que vous allez en apprendre autant que nous sur le remanufacturing dans cette vidéo. Bon visionnage 😉

 

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Chronique | Il n’y a pas que le carbone !

Focaliser toute notre attention sur la décarbonation risque de faire oublier qu’il existe de nombreux autres défis environnementaux

« L’industrie représente environ 18 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. Les délocalisations d’une partie des activités les plus polluantes ont contribué au recul de ces émissions depuis 1990. Mais avec ce mouvement, nous n’avons fait que déplacer une partie du problème à l’extérieur de nos frontières. »

Si les émissions du secteur ont diminué de 6,4 % en 2022 par rapport à 2021, le rythme doit s’accélérer fortement pour être aligné avec les objectifs européens. De nombreuses pistes sont connues et explorées pour décarboner les procédés de production en parallèle de la décarbonation des usages : efficacité énergétique, électrification des procédés de production nécessitant l’accès à une énergie bas carbone, mise en place d’alternatives aux combustibles fossiles (biomasse, CSR, etc.)…

Chronique écrite par Anaïs Voy-Gillis chercheuse associée à l’IAE de Poitiers (qui a également écrit « Construire l’imaginaire de la renaissance industrielle« ) et publiée dans Les Echos.

 

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Expertise | « Loi industrie verte : une première étape »

Tribune de Olivier Lluansi,  parue dans l’Opinion

« Sans digital dans l’industrie, point de compétitivité. Sans compétitivité, point d’industrie. De même, l’industrie sera verte. Sans quoi, elle sera rejetée par les consommateurs, par les réglementations, par les habitants et même par les financeurs », estime Olivier Lluansi, pour qui la loi industrie verte est une étape sur le long chemin de la renaissance industrielle française »

Olivier Lluansi est enseignant à l’Ecole des Mines de Paris et auteur de « Les néo-industriels : l’avènement de notre renaissance industrielle » (Éditions Les Déviations, 2023)

Accéder à la Tribune

Expertise | Entre les start-up et les giga-usines, les entreprises du « juste milieu » ont aussi leur mot à dire

« Dans le débat sur la réindustrialisation de la France, les sociétés de taille intermédiaire peinent à se faire entendre. Elles sont pourtant essentielles à la richesse de notre pays, rappellent deux experts de cet écosystème

Tandis que la transition écologique éclipse la transition numérique dans les discours et les annonces, nous risquons de passer d’un imaginaire lié à la « start-up nation » à celui d’un « giga-factory land« , en laissant de côté les entreprises industrielles de taille intermédiaire.

La « start-up nation » a ses forces, indéniablement. C’est une nouvelle manière d’innover, fondée sur des investissements très risqués, qui a démontré sa puissance dans le numérique, la finance ou la biotech, et progresse désormais vers d’autres secteurs liés aux technologies industrielles. Nous en savons aussi désormais certaines des limites.« 

Lire la suite de la Tribune, co-écrite par Olivier Lluansi, enseignant à l’Ecole des Mines de Paris et auteur de « Les néo-industriels : l’avènement de notre renaissance industrielle » (Éditions Les Déviations, 2023) et  Jean Schmitt est président de Jolt Capital, dans L’EXPRESS, ici.

Newsletter | Les actualités d’octobre 2023

La Newsletter d’octobre du CSI France est désormais dans disponible !

Ce mois-ci, nous avons décortiqué les « BIG moments« . Les annonces et les évènements dans l’écosystème ont été nombreux :

  • Visite de l’écosystème de Saint-Nazaire et table-ronde sur les synergies entre les startups industrielles et les PME/ETI, Grands groupes,
  • BIG, le rassemblement business d’Europe, qui a regroupé un certain nombres de nos adhérent·e·s et partenaires,
  • L’inauguration de l’usine Corwave à Paris, avec la participation de Roland Lescure, Ministre de l’Economie,
  • Le lancement de la nouvelle communauté d’étudiant·e·s « LE FACTO »,
  • Le recrutement d’un·e Délégué·e Général·e pour continuer à déployer les projets du CSI France,
  • La rencontre de nombreuses startups cleantech au salon Pollutec,

Lire la Newsletter

 

Recrutement | Chef.fe de projets & Communication

Vous vous intéressez à l’entrepreneuriat, l’industrie et/ou l’économie circulaire ? Vous souhaitez contribuer au développement d’un Collectif national visant à développer un écosystème favorable à l’amorçage industriel circulaire ?

Le CSI France, association d’intérêt général Loi 1901, est composée d’entrepreneur.e.s industriel.le.s, de sous-traitant.e.s, d’accompagnant.e.s (d’incubateurs/accélérateurs, investisseurs, collectivités…) ou encore de citoyen.e.s professionnel.le.s souhaitant réconcilier l’industrie, la finance et le numérique au service de la transition écologique et sociale.

Découvrez notre Manifeste d’actions concrètes ici : https://www.csifrance.fr/nos-solutions/

 

Rejoignez-nous !

 

Rattaché.e au Délégué Général, vos missions sont :

Missions

  • Coordination de projets :
    • Accélérateurs
    • Observatoire
    • Village Startups
  • Coordination des groupes de travail thématiques : financements, foncier, éducation, recrutement, réglementation
  • Animation phygitale de la communauté des Membres et Partenaires
    • En continu via la digital workplace Watcha
    • Ponctuellement lors des événements à créer et coordonner :
      • Rencontres conviviales territoriales
      • Learning Expeditions
      • Interventions thématiques
  • Animation réseaux sociaux (Fcbk, Twitter, Linkedin, Instagram)
  • Mise à jour du site internet
  • Création et MAJ des supports de communication
  • Relations Presse
  • Recrutement de nouveaux membres

 

Profil

  • Forte autonomie
  • Goût pour l’entrepreneuriat et le « multi-tâches »
  • Qualité rédactionnelle et relationnelle
  • Maitrise des outils informatiques : réseaux sociaux, wordpress, logiciels de PAO, mailchimp

 

Conditions

  • Début ASAP
  • Basé.e à Paris ou Lyon
  • CDI
  • Temps plein
  • Au moins 50% télétravail
  • Candidature à contact@csifrance.fr

Actualité | Smartphones – Une prise de conscience ?

Le smartphone reconditionné a le vent en poupe. Alternative budgétaire, prise de conscience environnemental ou effet de mode ? Nous tentons de décrypter cette tendance dans cet article.

Quelques chiffres sur les smartphones

Premièrement, il est important de rappeler certains chiffres sur le taux d’émission de Gas à effet de serres (GES) des smartphones:

  • En France

Les smartphones représenteraient 13% des émissions de GES des terminaux numériques en 2019, correspondant à 11% des émissions totales de gaz à effet de serre du numérique. Enfin, la production des équipements neufs représenterait 75% de l’impact total du produit, tandis que la période d’utilisation et la consommation énergétique associée ne représenteraient que 25% de son empreinte totale » – Rapport ARCEP

Ces données montrent que les smartphones ont un impact important sur notre environnement, notamment à cause de leur durée d’utilisation. En effet, la moyenne d’utilisation d’un smartphone neuf en France est évaluée entre 23 mois et 37 mois. Le point positif : ces durées se sont allongées de 6 à 12 mois entre 2013 et 2019. Cependant, on estime la durée potentielle de vie d’un appareil entre 5 à 10 ans, ainsi, la marge de prise de conscience est grande.

  • Dans le monde

Lorsque l’on prend les émissions globales de CO2 provoquées par la production et l’utilisation de smartphones, les ordres de grandeur explosent. Il faut compter 85kg de CO2 émis lors de la première année d’utilisation d’un téléphone neuf. En 2022, 1.4 milliards de téléphones ont été produits. Cela représente plus d’une centaines de million de tonnes de CO2 émis par an par les smartphones. 95% de ces émissions proviennent de la façon dont les matériaux sont extraits, et de l’envoie de ceux-ci. Il existe encore peu de solutions pour recycler un téléphone, et malheureusement, ceux-ci finissent dans des bennes à ciel ouvert. En 2014, moins de 16% des smartphones étaient recyclés.

Alors, avec ces chiffres en tête, que peut-on faire ? Certaines dynamiques prennent de l’ampleur, on vous en parle ci-dessous.

Le prix du smartphone reconditionné est un attrait 

Les smartphones sont un combiné de plus de 60 éléments, dont l’aluminium, le cobalt, et l’or. Ces éléments sont principalement obtenus par des activités minières, qui, en plus d’être dangereuses pour l’environnement, le sont également pour les personnes, souvent des mineurs, qui travaillent dans de mauvaises conditions. Un grand nombre des matériaux nécessaires à la fabrication des smartphones, appelés couramment des terres rares, sont de plus en plus difficiles à récupérer. Ces difficultés accroissent la pression sur l’exploitation des mines et viennent également impacter le prix de vente des téléphones. Le prix élevé des smartphones neufs est une des raisons pour laquelle la demande de smartphones reconditionnés a pris de l’ampleur ces dernières années.

En France, en 2021, le taux de vente de smartphones reconditionnés à augmenté de 20% selon une étude menée par la société GfK, spécialisée dans le Market Intelligence. Depuis 2016, cette tendance est à la hausse, et elle semble continuer puisqu’en 2024, elle  représentera 65 milliards de dollars.

 

Selon l’étude YesYes-Happydemics, un peu plus d’une personne sur quatre en France (42 %) a déjà acheté un produit reconditionné. 59 % d’entre elles déclarent l’avoir fait une fois et 41 % à plusieurs reprises. Parmi les individus ayant sauté le pas, 58 % se sont procurés un smartphone. 

D’après cette étude, 85 % des français qui ont acheté du reconditionné reconnaissent qu’ils ont opté pour de la seconde main en raison de son prix. En effet, si vous souhaitez vous offrir un modèle neuf,  il faudra débourser environ 1000€ contre 400€ ou 500€ pour un téléphone reconditionné.

Bon à savoir : un téléphone fleuron (flaship) perdra jusqu’à 50% de sa valeur après seulement 1 an d’utilisation.

Les plus jeunes semblent être les plus enclins à acheter du reconditionné. Les individus entre 15 et 34 ans sont ceux qui consomment le plus de produits reconditionnés. Selon l’étude GfK REC : Mieux consommer (Q2 2020), 40% d’entre eux des moins de 25 ans envisagent l’option reconditionné pour leur prochain smartphone.

Témoignage de Florent Preguesuelo, Co-Fondateur de Ethikis Ad Civis et du Label Longtime 

Un smartphone, ce sont en moyenne 70kg de ressources extraites de la terre et il faut compter à minima 25 ans d’utilisations pour amortir son impact environnemental ! Cela vaut donc vraiment le coup de faire un effort sur ce type de produit fortement sollicité et très exposé à la casse accidentel. Le bris d’écran représente 70% des réparations sur ce genre de produit (#metsunecoque) ! Allonger la durée d’utilisation d’un smartphone représente un acte écologique, mais cela est encore plus vrai lorsqu’on se tourne vers un téléphone reconditionné et adapté à votre usage.

Enfin, nous vous recommandons de choisir une marque de téléphone sérieuse et un reconditionneur qualifié. Cela est valable pour les smartphones mais également pour tous les produits électriques et électroniques.

À la demande du gouvernement français, un label qualité harmonisé destiné au reconditionneur devrait voir le jour sous peu afin d’aider les consommateurs à repérer les entreprises sérieuses.

(Nous vous donnons plus d’informations sur le label ci-dessous)

Où acheter un smartphone reconditionné ?

Voici quelques pistes pour trouver votre smartphone reconditionné. Mais attention à ne pas confondre la marketplace, qui vous met directement en relation avec des revendeurs, et un spécialiste du reconditionnement, qui reconditionne lui-même les produits qu’il vend. Cette distinction aura notamment un impact sur la garantie du téléphone reconditionné. De 3 à 6 mois pour un revendeur classique et jusqu’à 24 mois chez un spécialiste.

  • CertiDeal est une plateforme française spécialisée dans les produits électroniques reconditionnés,
  • Backmarket est une marketplace qui met en relation les clients et les reconditionneurs basés en Europe ou en Chine,
  • Recommerce est une startup française qui travaille avec des partenaires Français,
  • Doji est une plateforme anglaise spécialisée dans les produits électroniques reconditionnés,
  • Les opérateurs mobiles (Orange, SFR, Bouygues, etc)  – en 2020, plus de 49% des smartphones reconditionnés ont
    été commercialisés par des opérateurs téléphoniques,
  • Save, créée par Damien Morin, est un réseau de boutiques de réparation et vente de téléphones reconditionnés,
  • Yes Yes est une plateforme française spécialisée dans les produits électroniques reconditionnés

Yes Yes propose d’ailleurs un nouveau concept de boutique-atelier, développé à Caen, afin de permettre à sa clientèle de voir sur place comment sont reconditionnés les produits. L’enseigne vient d’ouvrir une nouvelle boutique à Toulouse.

Nouvel Atelier Yes Yes à Toulouse
Le nouvel atelier de YesYes a ouvert ses portes à Toulouse
(Crédit photo : YesYes)

Lancement d’un label reconditionné

L’entreprise Yes Yes travaille également avec l’Institut du Numérique Responsable France (IRN) afin de créer un label du reconditionné. Nous en saurons plus en début d’année 2024 ! #Staytuned 

Témoignage de Adélaïde Kissy, Maitre de Conférences en Informatique Appliquée et membre du Conseil D’administration de l’IRN :

L’INR et ses partenaires, la fédération nationale ORDI3E, RCUBE et le SIRMIET ont lancé depuis deux ans un travail collaboratif pour développer ensemble un référentiel de qualité, commun à la filière, destiné à distinguer les organismes spécialisés dans le réemploi et le reconditionnement des équipements numériques, en commençant par les téléphones, tablettes et ordinateurs.

Ce travail est réalisé avec l’appui, le soutien et le financement conjoint de la DGE et de l’ADEME et aux orientations données par le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires d’une part et du Ministre délégué en charge de la Transition Numérique et des Télécommunications d’autre part. Gage d’assurance, ce nouveau référentiel qualité et son  schéma de reconnaissance permettront de distinguer les organisations capables non seulement de respecter les exigences déjà élevées de la réglementation en vigueur en France, mais aussi de valoriser les meilleures pratiques des organismes de reconditionnement et de réemploi en termes écologiques et éthiques.

Il s’agit en effet de répondre à la fois :

  • aux enjeux de garantie de qualité de la remise en état (réparation, reconditionnement, réutilisation) du périphérique numérique pour les usagers et consommateurs
  • aux enjeux sociaux intéressant tous les travailleurs de ce secteur,
  • aux enjeux de respect des réglementations françaises et européennes en vigueur (fiscale, sociale et de gestion des déchets)
  • aux enjeux d’accompagnement des structures à se mettre en conformité
  • aux enjeux environnementaux du numérique
  • aux enjeux de l’industrie verte, en développant le marché du réemploi et de l’occasion de qualité auprès des particuliers et des professionnels et in fine créer des emplois non délocalisables dans les territoires.
Smartphone, une nouvelle utilisation ?

Il est indéniable que le smartphone est devenu un « indispensable » du quotidien. Dans la sphère personnelle comme professionnelle, il permet de rester connecté à toute heure de la journée (pour un mal comme pour un bien, à vous de décider).

Cependant des alternatives à son utilisation actuelle voient le jour :

  • Le téléphone durable. L’entreprise Fairphone, produit et commercialise des téléphones durables et éthiques. Sa mission est de « construire un monde plus juste », en réduisant, voire éliminant son e-waste et en militant pour le droit humain. Le prix d’un Fairphone côute 529€, cependant, le téléphone est entièrement démontable. Cela signifie que si vous cassez une pièce, ou si vous avez besoin de changer votre batterie,  vous pouvez la changer vous-même. Le téléphone est également garantie 5 ans. Le succès de l’entreprise, qui a vu le jour il y a 10 ans continue de grandir, puisqu’elle compte désormais plus de 400 000 utilisateurs. Afin de s’inscrire pleinement dans une économie circulaire, la startup Commown permet de louer son Fairphone pour en optimiser l’usage.
  • Le téléphone à 30€. A l’instar de Fairphone, un lycéen de 16 ans a inventé un téléphone à faire soit même qui ne coûte que 30€. Gabriel Rochet a travaillé pendant 3 ans sur son premier prototype qui permet d’envoyer et recevoir des messages et de passer des appels. Le retour à l’usage initial du téléphone portable permet de rendre son prix très attractif. La version numéro 2 du « Paxo phone » (nom du téléphone) permettra d’ajouter d’autres fonctionnalités au téléphone, dont la 4G, afin d’en assurer sa durabilité. En effet, en plus de son coût peu élevé, ce type de téléphone permet également de faire des économies sur son empreinte carbone. Le téléphone « à faire soit même » promet une durabilité que les smartphones en obsolescence programmée de garantissent pas.
  • Le téléphone fonctionnant comme un ordinateur. C’est le parti pris de la startup industrielle Miraxess, qui a inventé une interface permettant à votre téléphone de devenir votre unique moyen de travailler. Pratique en cas de perte ou de vol de l’interface, vos données sont sécurisées dans le cloud et 100% récupérables. De plus, l’interface comportant moins de pièces qu’un ordinateur classique permet de diminuer de 56% ses émissions de CO2.
En fin de vie, que faire de votre smartphone ?

En France, environ 113 millions de vieux smartphones prennent la poussière dans nos tiroirs, alors qu’il existe des solutions pour leur donner une seconde vie ou les réparer, tout simplement 😉

  • Votre smartphone est cassé, mais est-il encore utilisable ? Vous pouvez le faire réparer ! Avec le label Qualirépar, soyez sûr de choisir le bon réparateur pour votre téléphone.
  • Vous souhaitez obtenir un nouveau smartphone mais ne voulez pas vous encombrer de l’ancien ?

– Option 1 : Donnez-le ! Il existe de nombreuses plateformes en ligne qui vous permettront de faire un geste humanitaire et environnemental, comme : Geev, Donnons.org, Toutdonner, ou encore Emmaüs

– Option 2 : Vendez-le ! Si votre ancien téléphone est toujours d’actualité et en bon état, pourquoi ne pas le revendre ? De nombreux sites comme Back Market, Cash Express, Easy Cash ou encore Happy Cash s’occupent de vendre votre ancien téléphone pour vous. Vous pouvez également passer par des sites comme Ebay ou  Le Bon coin.

  • Et si votre téléphone est devenu obsolète ?  Vous pouvez utiliser les différents systèmes de collecte mis en place :

– Ecosystem vous permet de renvoyer facilement votre ancien téléphone par voie postale sans payer.
Ecologic met en place des collectes ponctuelles et de proximité. 

 

Pour aller plus loin : retrouver un mapping réalisé par Christopher Santerre en juin 2024 ici ou encore acheter tous son électroménager de seconde main  avec la startup Underdog, qui reconditionne l’électroménager à Nantes. En savoir plus ici.

RetEx | Le CSI France à Pollutec 2023

Le salon Pollutec, l’événement international de référence des solutions environnementales pour l’industrie, la ville et les territoires, s’est tenu à Eurexpo Lyon du 10 au 13 octobre 2023. A cette occasion, l’équipe du CSI France a pu rencontrer et échanger avec de nombreuses startups industrielles.

Les startups industrielles au RDV 

En déambulant entre les très nombreux stands, nous avons découverts de nombreuses jeunes entreprises innovantes, en provenance de toutes les régions de France. Nous avons ainsi pu leur présenter le CSI France, et discuter avec elles de leurs freins, leviers et solutions. Voici une liste non exhaustive des startups sur le salon que nous avons eu le plaisir de (re)découvrir :

  • La startup Opopop a développé un emballage réutilisable et consigné pour la logistique. Avec leur emballage, vous pouvez allier simplicité (moins de cartons qui trainent à la maison et de poubelles trop remplies) avec écologie !
  • Solecoller a inventé des semelles rafraichissantes ou chauffantes, selon vos besoins. Ces semelles peuvent convenir aux sportives /sportifs comme aux professionnels devant travailler dans des lieux réfrigérés,
  • La startup Biomitech a développé un système de dépollution de l’air. Les premiers produits ont été installés à proximité de routes très fréquentées,
  • Les granulés de Biohap permettent d’éliminer le plomb, le cadmium, le cuivre et le zinc des eaux usées ou de process,
  • Releaf Paper utilise de la matière compostable, les feuilles mortes des arbres, pour en faire des sacs de transports biodégradables,
  • La startups SARUS a développé des dispositifs de récupération d’énergie abordables, robustes et à expansion, pour des applications à petite échelle,
  • Atmotrack a développé des capteurs qui mesurent les concentrations de polluants dans l’air, en toutes circonstances, en milieu urbain ou rural,
  • Cy-Clope est une entreprise spécialisée dans le recyclage des mégots et la gestion de zones fumeurs, en proposant  du mobiliers design #madeinFrance, adaptable à l’environnement dans lequel il se trouve. Pour rappel : 1 mégot pollue 500 litres d’eau ! 
  • L’entreprise Earthwake, transforme les déchets plastiques en énergie ou en plastique vierge,
  • Oberon a imaginé un dispositif qui permet de détecter des polluants, le pollen, les microplastiques, etc,
  • Neolitik fabrique un matériau de construction vertueux et alternatif au béton, appelé EcoLithe. EcoLithe est composé à 100% de matières premières recyclées, est 100% recyclable, n’utilise pas d’eau pour sa fabrication et permet une économie de 85% de CO2 par rapport à la fabrication du béton.

La Tannerie Végétale 

 

Table-ronde startups deeptech, et Métropole de Lyon
Fanny Deléage, Co-Fondatrice de la Tannerie Végétale présente son projet, au côté de Raouf Medimagh et Arnaud Villard D’Arbouet.

Table-ronde startups deeptech, et Métropole de Lyon

Le mercredi matin, nous nous sommes rendues sur le stand de la Métropole de Lyon, afin d’assister à une table-ronde, où Fanny Deléage, CEO et Fondatrice de la startup La Tannerie Végétale, et adhérente du CSI France, prenait la parole. La table-ronde portait sur le rôle des startups #deeptech* dans la transition écologique et sur leur développement. Les startups présentent ont ainsi pu témoigner sur l’accompagnement qu’elles ont reçu par le pôle de compétitivité Axelera, la SATT Pulsalys, et la Métropole de Lyon.

Les autres intervenant·e·s de cette table-ronde étaient :
Les startups :

  • Raouf Medimagh CTO et Co-Fondateur de la startup Recycl’Elit,
  • Arnaud Villard D’Arbouet, PDG de la startup Mecaware,

Les accompagnants :

  • Sophie Jullian, PDG de la SATT Pulsalys,
  • Céline Gobin, Directrice du Développement Axelera

*un projet deeptech est un projet basé sur une technologie issue ou en collaboration avec un laboratoire de recherche académique

 

Décarbonation et réindustrialisation – un même agenda

Pollutec s’est également posé la question de la conciliation, ou non, d’une réindustrialisation avec celle de la décarbonation.

Réindustrialisation et Décarbonation - Même agenda ?

Introduction de Bruno Bonnell, Secrétaire Général pour l’investissement, France 2030
  • Projet de loi Industrie verte et mécanisme d’ajustement carbone aux frontières – favoriser la réindustrialisation et la lutte contre le carbone importé
  • Etat des lieux des émissions en France et feuilles de route pour l’industrie lourde et légère
  • Développement de filières stratégiques pour l’économie et l’environnement

Avec les interventions de :

  • Emilie Alberola – Directrice Générale, EcoAct South Europe
  • Sylvie Padilla – Cheffe du Service Industrie, Direction Entreprises et Transitions Industrielles, ADEME
  • Emeline Baume, Vice-présidente, Métropole de Lyon
  • Matthieu Chabanel, PDG, SNCF Réseau

On retient l’exemple de Mr Chabanel du recours à une startup industrielle pour allonger la durée de vie des pierres qui maintiennent les rails ou encore la vision portée par la Métropole de Lyon qui va bien au de-là de la #décarbonation et vise à mettre en œuvre une vraie circularité globale tenant compte des sources d’approvisionnement des énergies et ressources des organisations du territoire, privilégiant la #sobriété et encourageant l’éco-conception. Soutient également le déploiement d’une stratégie d’Ecologie Territoriale Industrielle* avec un exemple très concret sur le cas de la Vallée de la Chimie, mais aussi soutenir les producteurs et consommateurs/citoyens à mieux comprendre les enjeux et actions à mettre en œuvre pour transformer leur quotidien qui passe nécessairement par des actions de communication auprès du grand public et de formation des professionnels, sans oublier l’incitation au déploiement d’ateliers de réparation (ex : Maison Ma Bille) et de réemploi, voire de régénération, avec un plan ambitieux sur la filière agroalimentaire porté par Jérémy Camus puis enfin, une meilleure gestion des différentes fin de vie : recyclage, compostage (coucou Les Alchimistes), valorisation énergétique pour éviter à tout prix l’enfouissement.

*Focus sur l’EIT, un des 7 piliers de l’économie circulaire, avec l’outil « La Toile Industrielle » réalisée par le territoire de Dunkerque visant à étudier les flux de matières et énergies afin d’identifier des synergies pour tendre vers davantage de résilience et de sobriété tout en gagnant en souveraineté et sécurité des approvisionnements du territoire. On y ajouterait volontiers l’étude des flux de compétences pour flexibiliser le capital humain et répondre aux besoins des organisations d’une part et de recherche d’équilibre vie pro/vie perso d’autre part.

Enfin on salue une fois encore, l’expertise de l’ADEME sur le calcul d’impact environnemental, sur laquelle toutes politiques publiques ou projets économiques devraient se baser.

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