Obscurité, misère, exploitation, pénibilité… L’usine « à la Zola » est une expression consacrée de longue date. La formule est parlante : qui n’a pas bachoté Zola sur les bancs du lycée ? Cependant, elle a ses limites car elle ne fait qu’effleurer la pensée complexe de l’un des plus grands auteurs de notre littérature.
Dans ses plus grands livres, Zola se fait en effet le peintre du monde ouvrier : L’Assommoir en 1877, Germinal en 1885. Mais son œuvre n’a pas l’usine pour seul décor : on y trouve aussi les grands magasins avec AuBonheur des Dames, ou encore les Halles dans Le ventre de Paris. Il y dissèque sans complaisance la société du Second Empire et mène une réflexion sur la place du travail, l’ordre moral, la justice sociale. Il décrit la « France courage », celle qui se jette dans le travail pour s’en sortir.
L’écriture qui révèle la société
Zola est fidèle aux principes du naturalisme : il fait naître sous sa plume un florilège de personnages qui, par leurs relations et multiples regards, révèlent la société du XIXe siècle. Avec un incroyable génie de la formule, il croque des personnalités en un rien de temps : « Entré en République comme on rentre au couvent » ; « Méchante pour passer le temps », « Honnête car il est plus doux de s’endormir ainsi »…
Auteur/·es :
Olivier Lluansi et Virginie Saks, co-animateurs du Laboratoire d’idées des « Forces françaises de l’industrie »
Olivier Lluansi est aussi auteur de : « Les néo-industriels : l’avènement de notre renaissance industrielle », aux éditions Les Déviations, mai 2023
Le 7 décembre 2023, le CSI France s’est rendu en région Occitanie afin de découvrir le site industriel de YMCA (à prononcer INCA) Services Occitanie. Accompagné de notre récent partenaire Antracite, nous avons pu découvrir cette entreprise adapté lors d’une Rencontre Conviviale.
Qu’est ce qu’une Rencontre Conviviale ?
L’objectif d’une Rencontre Conviviale du CSI France, c’est de rassembler, lors d’un moment convivial, l’écosystème des startups industrielles et aussi toute personne intéressée par le milieu des startups industrielles (étudiants, marketing, commerciaux, etc). Pendant ces rencontres, nous visitons un lieu productif, que ce soit un laboratoire, un fablab ou encore une usine.
Nous mettons en place un temps de présentation, afin de présenter le CSI France et ses partenaires.
Ensuite, nous proposons un tour de table, afin que chacun.e se présente.
Pour finir, nous terminons la soirée par un cocktail participatif, type apéro canadien où chacun.e apporte à boire et à manger. Ce temps est dédié à l’échange entre les participants – pour networker
Qui est Antracite, notre nouveau partenaire et référent région Occitanie de nos Rencontres Conviviales ?
Nous sommes heureux de pouvoir compter sur Antracite, un nouveau partenaire en région Occitanie, pour nous faire découvrir de nouveaux sites industriels, et nous épauler dans notre démarche de faire se rencontrer les startups et industriels sur des lieux productifs sur leur territoire.
Antracite est un studio de design spécialisé dans la conception de produits. Il vous accompagne de votre idée première jusqu’à l’industrialisation.
Composé d’une équipe pluridisciplinaire mêlant design industriel et ingénierie mécanique, ils sont en mesure de maitriser les contraintes les plus spécifiques. L’ensemble de leurs compétences leur permettent de répondre aux problématiques touchant à l’esthétique, à l’ergonomie fine et pouvant aller jusqu’à l’intégration de normes ou la réalisation de calculs de dimensionnement mécaniques.
A la découverte de YMCA Services, une entreprise adaptée
Le terme d’entreprise adaptée signifie que la structure a reçu un agrément de l’état car elle emploie au minima 55% de travailleurs handicapés. Dans le cas de YMCA Services Occitanie, leur taux s’élève à 75%.
YMCA Services a été créé en 1990, son actionnaire majoritaire est YMCA Occitanie, groupement d’associations qui a pour vocation d’accompagner dans l’emploi des personnes reconnus travailleurs handicapés.
Aujourd’hui YMCA Services Occitanie emploi 320 salariés répartis sur 4 sites, et font un chiffre d’affaire de 9 millions en 2023. La structure travaille dans tous les secteurs de l’économie, mais au vue de sa situation géographique, elle dépend énormément du secteur de l’aéronautique.
Ils proposent 4 services :
– Logistique (magasin, supply chain, gestion des stocks, etc)
– Manufacturing (assemblage, câblage, numérisation, contrôle, etc)
– Support de production ( mécanique, inspection, assistance, assemblage, gestion SAV, expeditions)
– Espace Paysagers (création, entretien, élagage)
YMCA Services Occitanie a également déjà travaillé avec des startups, comme Kippitet est sensible aux enjeux d’industrialisation et à l’accompagnement des projets sur leur durée.
Vous souhaitez accueillir une Rencontre Conviviale ?
En décembre dernier Eléonore Blondeau a eu l’honneur de décrypter l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, plus communément appelée « économie de l’usage » aux côtés de Vincent Dargenne, Référent Economie de la Fonctionnalité pour l’ADEME.
L’occasion de rappeler que ces business models existent depuis des années dans de multiples secteurs d’activités, peu importe la taille d’entreprise !
Nous avons cité évidemment l’exemple le plus célèbre qu’est Xerox dans le monde du matériel informatique, mais aussi des exemples plus ou moins récents comme celui de la location de pneus aéronautique par Michelin, de la location d’emballages comme IFCO SYSTEMS ou CHEP, de la location de scooters comme Mob-ion ou d’Equipements Professionnels Individuels comme Safehear.
💡Nous avons, entre autres, mis la lumière sur le lien indéfectible entre le modèle économique et la qualité du produit/procédé. En effet, pas de rentabilité en louant un produit à obsolescence programmée ni en vendant un produit « trop » robuste. Il faut comprendre la corrélation entre les deux et favoriser les synergies entre services marketing/com & services R&D/indus pour trouver le juste milieu qui permet une viabilité économique, écologique et sociale.
L’aspect social pourrait paraitre surprenant, mais il est clé ! En effet, pas de transformation de Société sans accompagnement des professionnels et citoyens sur de nouveaux modes de production et consommation. Des acteurs comme Kareen Maya Levy développent pour cela des offres de formation à la maintenance préventive afin de limiter au maximum le curatif qui nécessite souvent le changement de pièce(s) ou la mise au rebus parfois inévitable (si mal conçu au départ), dont découle souvent de l’extraction de ressources (matières, eau, énergie…). L’accompagnement à la consommation responsable permet ainsi d’allonger la durée de vie des produits et services mais pas que ! L’occasion aussi de développer une relation durable avec ses clients dans une logique d’amélioration continue qu’on pourrait assimiler à du #designthinking, dans une logique de co-construction durable.
La gouvernance du CSI France se renouvelle pour accompagner dans la durée le développement d’un écosystème national favorable à l’amorçage industriel et l’industrie circulaire
L’Assemblée Générale de l’association Collectif Startups Industrielles Franceavait lieu ce vendredi 1ierdécembre à l’Hôtel de l’Industrie, lieu iconique de l’histoire industrielleet associative française.
Bientôt 3 ans après sa première Tribuneinitiée par Eléonore Blondeauen mars 2021, le Collectif Startups Industrielles France peut être fier du chemin parcouru. Reprise politique du terme «startups industrielles», création du guichet FrenchTech dédié, publication d’un livre jaune avec BPI France et apparition d’un village startups ausein de Global Industrie ou encore différents outils de financements comme le FNVI, fonds de fonds visant à la création de Fonds d’Amorçage Industriel à Capital Patient, appel à projet 1ièreusine, Prêt Nouvel Industrie, et même la création de fonds directs comme celui de BPI France, de la Région Auvergne–Rhône–Alpes ou de l’Île–de–France. Sans oublier les évolutions également sur le sujet du foncier avec des travaux en cours au sein de la Banque des territoires pour créer un vrai «airbnbindustriel» visant à faciliter la recherche de locaux industriels adaptés à chacune des phases de développement d’un projet:
R&D / prototypage: phase de recherche qui permet de valider le marché, de définir le cahier des charges fonctionnel puis technique, de concevoir et développer le produit jusqu’à la réalisation d’un prototype fonctionnel appelé «MVP» ou «Démonstrateur».
Pré–industrialisation: phase d’optimisation du produit tant en termes de coûts, de quantités produites que de fiabilité. Adapter le choix des fournisseurs, adapter le choix des technologies de production, adapter les technologies et méthodes d’assemblage et rédiger toute la documentation. Obtenir les certifications et respecter les normes.
Grande série: phase où les objectifs d’optimisation ont été atteints et où l’on décide de reproduire le produit autant que possible en réalisant les meilleures économies d’échelles. Soit en interne, en créant sa propre infrastructure de production, soit via des sous–traitants.
L’approche d’une industrie plus circulaire n’est pas en reste avec différentes tribunes et interventions lors des discussions pour la Loi Industrie Verteet le lancement de l’Accélérateur Amorçage Industriel Circulairequi s’adresse aux startups industrielles « linéaires » qui souhaitent pivoter vers un modèle circulaire,et celles qui ont déjà un modèle circulaire et souhaitent l’industrialiser à grande échelledont la première édition a permis d’accompagner 13 startups industrielles de toute la France.
Aussi pour pérenniser ces travaux dans la durée, il était temps de faire évoluer la gouvernance de l’association et structurer une équipe salariée.
Le Comité d’Honneur Assemblée Générale
Le nouvelle constitution du Comité d’Honneur :
Olivier Lluansi, déjà présent au sein du Comité d’honneur et récemment nommé par les Ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure pour une mission sur l’avenir de nos politiques industrielles ;
Anaïs Voy-Gillis, précédemment au CA, rejoint ce Comité pour continuer d’apporter son approche de Chercheuse sur la Renaissance Industrielle ;
Matthieu EYRIES, nouveau de la bande, et engagé dans la décarbonation de l’économie, vient apporter son expérience des grands comptes et du financement de l’innovation et des scale-up industriels ;
Nicolas Pailloncy, continu et pour rappel est Fondateur de Metal Additive Technologies, projet entrepreneurial industriel au sein des territoires Ile de France et Nouvelle Aquitaine.
Le Bureau
C’est avec beaucoup d’émotions et fière des objectifs atteints, qu’Eléonore Blondeau a passé le flambeau à Nicolas Gambini, ancien entrepreneur industriel, Fondateur de la startup Notilo+. Le nouveau Président élu sera soutenu par un Conseil d’Administration renforcé afin d’accompagner dans la durée la mission de l’association.
Constitution du nouveau Bureau :
Roland Pesty, Fondateur de plusieurs startups industrielles, ex COO de Sintermat a pris ses fonctions en temps que Secrétaire ;
Edouard Burnot, travaillant dans l’associatif, l’édition et les médias à impact pérennise son rôle de Vice-Secrétaire ;
Alphadio Olory-Togbe, Fondateur du Lavoir Moderne, nous rejoint en tant que Trésorier ;
Jean-Baptiste Pieret, Président de la startup industrielle Black Star a pris le poste de Trésorier adjoint.
Le Conseil d’Administration
Le rôle du CA est de représenter l’association, de veiller à la cohérence des membres avec le projet et de trouver les ressources humaines, financières, matérielles & logicielles permettant le bon fonctionnement du Collectif.
Ce sont désormais 7 administrateurs et administratrices qui composent le Conseil d’Administration :
Sonia Artinian-Fredou, Présidente de FinD Climate ;
Christian Bruère, Président et Fondateur de la startup industrielle Mob-ion ;
Kareen Maya-Levy, Fondatrice Kippit ;
Guillaume Perret du Cray, CEO et Fondateur de Reekom ;
Pour fêter ces évolutions, l’association avait l’honneur d’accueillir Enzo Ribeiro, Chief of Staff & Head of Financing de VERKORpour un temps d’inspiration et de partage d’expérience sur les recrutements, le lien avec les territoires et surtout les clés de succès d’une levée de fonds en amorçage industriel.
Après un cocktail déjeunatoire local et végétarien, nous avons continué cette journée riche en émotions par un concours !
Concours startups
Pour cette Assemblée Générale, nous avions préparé, avec notre nouveau partenaire Altyor, un concours réservé aux startups industrielles adhérentes du CSI France, afin qu’elles puissent tenter de gagner une place gratuite d’une valeur de 2000€ à la 2ème édition de la Make It! Academy. Ce programme est organisé par Altyor et le Groupe Stratos afin d’accompagner les startups hardwares dans leur levée de fonds. En 2023, parmi les 5 projets accompagnés, 3 ont levé des fonds grâce au programme.
Pour 2024, 5 de nos startups étaient candidates : Midipile Mobility, Bric à Vrac, Boreales Energy, Kosmos Technologies et OBH Mobility, ont présenté leur projet devant un jury. Celui-ci était composé de membres du CA du CSI France, ainsi que des membres de Altyor et d’un Business Angels. De plus, nombreuses autres startups industrielles, déjà présentes pendant notre Assemblée Générale, ont également assisté au concours, afin de soutenir les participants et participantes.
Après 2 heures de présentations passionnantes, le jury a rendu son verdict, et c’est Bric à Vrac, brillamment représentée par Elise Rey du Boissieu, qui a gagné la place offerte ! Nous la félicitations et nous avons hâte de pouvoir suivre l’avancée de son projet au printemps 2024.
Nous serons bien entendu présents pour l’encourager le 18 avril 2023, lors du Demo Day, l’évènement qui marque la fin du programme de la prochaine édition de la Make It! Academy.
Nous sommes ravis de vous faire découvrir aujourd’hui un nouveau portrait d’une entrepreneure industrielle. Mélanie Guérin est Fondatrice de la startup industrielle Ergodry, qui permet de limiter les TMS chez les coiffeurs et les coiffeuses.
Mélanie, pourriez-vous nous présenter votre parcours professionnel et comment vous vous êtes reconvertie en cheffe d’entreprise ?
Je suis coiffeuse depuis 20 ans. Fascinée depuis toute petite par la coiffure, c’est tout naturellement qu’après le collège, je suis partie en CAP coiffure, puis en Brevet Professionnel (BP). Pour moi, la coiffure n’est pas seulement un métier, mais une passion.
Compétitrice dans l’âme, j’ai intégré dès mon apprentissage « Roanne Artistique Coiffure » puis « Coiffeur en France Rhône », deux structures qui coachent les jeunes pour la préparation aux concours de coiffure. Après avoir été médaillée d’argent des « meilleurs apprentis de Saône-et-Loire », puis après avoir remporté de nombreux titres internationaux, j’ai intégré en 2011 l’équipe de France de Coiffure. Depuis 2016, j’entraîne, forme et coache à mon tour les jeunes au sein de « Coiffeur en France », label artistique de l’UNEC (Union Nationale des Entreprises de Coiffure), en variant différents postes : adjointe artistique et responsable technique.
En 2018, soit au bout de 14 ans de carrière, comme la plupart de mes confrères et consœurs, j’ai été atteinte de Trouble Musculo Squelettique (TMS). Je me suis alors demandé comment j’allais pouvoir continuer ce métier. Une question qui ne me quittait pas également était : » Pourquoi est-ce à nous, coiffeurs/ses, de nous adapter à la machine, en l’occurrence le sèche-cheveux, et non l’inverse ? » C’est à ce moment-là que l’idée de Ergodry est née.
C’est en 2019 que je décide d’arrêter mon emploi de salariée pour me consacrer au projet ErgoDry. En 2020, j’intègre « 1kubator» pour monter ma société un an plus tard. En 2022 j’ai rejoint « les Premières AURA » et cette année la communauté du CSI France.
Pouvez-vous nous présenter Ergodry ?
ErgoDry est un nouveau dispositif breveté et ergonomique. Il permet de réduire les Troubles Musculo Squelettiques (TMS) lors des prestations de séchage des cheveux. Les TMS sont des affections qui regroupent les affections des articulations, les muscles et les tendons causées par la répétition des mouvements. ErgoDry est une buse de sèche-cheveux nouvelle génération. Elle dévie l’air à 90° et permet au coiffeur de ne plus monter le bras au-dessus de la ligne des épaules limitant fortement les sollicitations les plus délétères. Selon une étude ergonomique réalisée pour le projet par un cabinet d’ergonomie agréé, l’Ergodry réduit en moyenne 50% des contraintes physiques liées au port du sèche-cheveux.
Quels sont les freins rencontrés ?
Premièrement, quand je me suis lancée, je n’avais aucune connaissance du business en général, je suis donc partie de zéro.
Ensuite, j’ai dû faire face aux réflexions misogynes. En utilisant ce langage, mes interlocuteurs cherchaient à me faire comprendre qu’en tant que femme, je serai moins capable de réussir dans l’entreprenariat que les hommes.
De plus, j’ai été confronté aux jugements de certaines personnes qui, parce ce que je suis coiffeuse et que je n’ai pas fait de longues études, n’ont aucune considération ni confiance en mon projet.
Enfin, en tant que startup hardware, il est difficile de trouver des financeurs qui nous comprennent.
Quelles solutions pourraient être mises, ou ont été mises en œuvre pour remédier à ces freins ?
Les choses à mettre en place :
Le point le plus important et immédiat, comme pour tout entrepreneur industriel, c’est le financement. C’est pourquoi jerecherche un financeur (Mécénat, BA,..). Mon objectif est de passer à l’étape des prototypes fonctionnels afin de pouvoir faire la traction marché et commencer les préventes, puis dans un second temps industrialiser une minisérie.
Ensuite, je suis d’avis que la communication et l’éducation sont les meilleurs moyens de faire changer les mentalités sur les entrepreneures, qui comme moi, n’ont pas de diplôme d’ingénieur et qui sont des femmes.
Ce que j’ai déjà mis en place :
Afin de pallier mon manque de connaissances dans le domaine de l’entreprenariat, je me suis tournée vers des incubateurs. Les Premières AURA, qui est un incubateur au féminin a été d’une grande aide. J’ai également rejoint des réseaux de mentor, ce qui m’a permis d’apprendre le langage et les codes entrepreneuriaux.
Pour étoffer mon réseau business (industrie, financement…) je me suis tournée vers le CSI France.
Pour répondre complétement aux besoins de votre activité, que faudrait-il ajouter ?
Il me faudrait des locaux, afin de reprendre des stagiaires et avoir un lieu d’accueil pour des futurs partenaires.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Je vais faire une première levée de fonds en 2024, afin de lancer la fabrication d’une mini-série, pour assurer mes préventes. Je souhaite également mettre en place un programme de formation via des vidéos explicatives.
En 2025, je lancerai une seconde levée de fonds, pour déployer mon activité, industrialiser à grande échelle et recruter du personnel.
Sur le long terme, je souhaite me déployer sur le marché européen et développer ErgoDry à d’autres corps de métier.
Pourquoi êtes-vous membre du CSI France ?
En rejoignant le CSI France, je voulais étoffer mon réseau et témoigner de mon parcours afin de faire évoluer les mentalités.
Le 7 décembre 2023, nous nous sommes rendus au Grand Plateau, tiers-lieu pour les professionnels de la mobilité active, en compagnie de nos adhérents et intéréssés/es. Nous remercions chaleureusement Anne-Gaëlle Clot, Directrice du Grand Plateau pour son accueil et la visite des locaux.
Contexte
Une des missions du CSI France est de faire se rencontrer des acteurs locaux : industriels, startups, accompagnants, financeurs, sur des lieux productifs, afin que ceux-ci puissent échanger de manière informelle. De cette façon, nous espérons voir fleurir des synergies entre les startups et leur écosystème territorial.
Le Grand Plateau : là où les rêves de mobilité active se réalisent
L’initiative a été pensée dès 2019 par l’Association CARA dans le but de rassembler les acteurs de la mobilité active. L’association a alors répondu à l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Manufacture de proximité » de la Métropole de Lyon et en est devenue lauréate. Le projet a bénéficié du soutien et de l’accompagnement de la Métropole de Lyon et le lieu a officiellement ouvert ses portes en juin 2022.
La surface du tiers-lieu est de 5500m2, qui sont répartis en ateliers et en zone de stockage. Les résidents peuvent également profiter de 680m2 de bureaux, afin de profiter d’une zone privée, et d’un espace de coworking.
Il regroupe des startups et petites PME sur un même lieu afin de leur permettre de se développer dans un écosystème adapté à leurs besoins.
Le lieu rassemble aujourd’hui plus de 24 résidents, qui se répartissent dans différentes catégories :
L’équipe du CSI France s’est donc rendue sur place pour visiter ce site iconique ! Notre Fondatrice Eléonore Blondeau a commencé par présenter l’histoire de notre association, notre raison d’être et les actions que nous mettons en place au quotidien pour développer un écosystème favorable aux startups industrielles dans une démarche d’économie circulaire.
Le profil des personnes présentes ce soir là était très varié : photographe, chargé de projet, ingénieur, porteur de projet, accompagnant à l’industrialisation et même un profil étudiant.
Ensuite, nous avons pu écouter le discours de Anne-Gaëlle, qui nous a présenté le tiers-lieu, son fonctionnement et ses occupants.
Par la suite, nous avons visité les locaux et nous nous sommes arrêtés chez une de nos startups adhérentes, Ref Bikes, afin qu’elle nous présente son projet. Ref bikes, propose un vélo léger, 100% modulable, Made In France et qui a la particularité d’avoir une fourche sans colle, ni soudure.
Dans la continuité de notre visite, nous avons pu découvrir d’autres projets, à différents niveaux de développement. Certains préparaient les commandes, pendant que d’autres réalisaient leurs premiers prototypes !
Quelques ateliers ont particulièrement attiré l’attention de notre groupe, comme le lavo vélo, ou la rayonneuse mac 1, que Vincent Thavonekham, expert 4.0, CEO de Factoviaet adhérent du CSI France, nous a présenté !
Envie d’accueillir une Rencontre Conviviale ou d’en coorganiser avec nous ?
Ce numéro a été réalisé à la suite de l’université territoriale : « Industrie zéro carbone en 2050 : un horizon atteignable pour la Métropole Rouen – Normandie ? », événement également conçu par l’IHEST dans lequel le Comptoir Prospectiviste assurait la partie prospective.
Le témoignage de notre Présidente Eléonore Blondeau, a été repris page 108.
Nous sommes ravis de partager avec vous toutes les actualités du mois de novembre 2023 sur l’industrie et l’industrie circulaire.
Dans cette nouvelle newsletter, nous réaffirmons notre soutien à l’appel du Slip Français pour le Made In France, ainsi qu’à la Tribune de Roland Lescure sur le besoin en financements des startups industrielles par les investisseurs privés. Vous retrouverez également les actualités de nos membres : portraits, trophées, mapping, récompenses, nous avons de quoi être fiers ! Nous n’avons pas oublié de mentionner les fameux spots publicitaires de l’ADEME, qui animent des débats sur toutes les plateformes !
Le mardi 20 novembre 2023, nous avons eu le plaisir de rejoindre nos partenaires Axandus Nantes, Pôle EmC2 et We Network, pour une 3ème Rencontre Conviviale Ligérienne ! Au programme de la soirée : visite de Sercel, présentation du CSI France et de ses partenaires suivi par un moment conviviale pour échanger et networker !
Qu’est ce qu’est une Rencontre Conviviale du CSI France ?
L’objectif d’une Rencontre Conviviale du CSI France, c’est de rassembler, lors d’un moment convivial, l’écosystème des startups industrielles et aussi toute personne intéressée par le milieu des startups industrielles (étudiants, marketing, commerciaux, etc). Pendant ces rencontres, nous visitons un lieu productif, que ce soit un laboratoire, un fablab ou encore une usine. Nous mettons en place un temps de présentation, afin de présenter les actions du CSI France et ses partenaires (co-animateurs de la conviviale). Ensuite, nous proposons un tour de table, afin que chacun.e se présente. Pour finir, nous terminons la soirée par un cocktail participatif, type apéro canadien où chacun.e apporte à boire et à manger. Ce temps est dédié à l’échange entre les participants – pour networker
Visite de Sercel
Nous avons commencé la rencontre conviviale par l’usine de Sercel. Stéphane Dallet, Responsable Axandus, nous a conté l’histoire de l’entreprise, et comment elle était devenue leader dans les solutions complètes d’imagerie.
Puis, il nous a présenté les différentes gammes : Terrestre, Forage, Sous Marine, Grande Profondeur, et et les différentes solutions associées à celles-ci.
Ensuite, nous avons enfilé blouse, chaussure et lunette de protection avant de nous rendre dans les différents ateliers. Nous avons visité un des ateliers, où les startups, accompagnées par Axandus, l’Accélérateur Industriel, testent leur design avant afin d’en tester la réalité opérationnelle, afin d’adresser au mieux la phase de pré-industrialisation. Dans cette atelier, elles trouvent notamment une découpe jet d’eau, fraiseuse, un tour, 5 axe, une imprimante 3D, etc.
Nous avons également visité des ateliers où se trouvaient des caisses de pression, un hall d’assemblage, des tests sur des cartes électroniques, des robots cobots, une ligne de fabrication, des visages, découpes, des mesure d’étanchéité, process fin de ligne, etc …
Entre-temps, nous sommes également passé devant un camion vibrateur ! Environ une centaine sont assemblés sur le site de Sercel chaque année.
Présentations, apéro convivial et networking
Ensuite, il était de passer aux présentations ! Le CSI France ainsi que ses partenaires de l’évènement ont pu se présenter tour à tour, et expliquer pourquoi il est primordial de créer du lien dans l’écosystème startups industrielles, dans tous les territoires, et favoriser les échanges entre l’industrie classique et le milieu des startups industriels.
Nous avons interviewé Wassim AMRI, CEO de la startup industrielle Kosmos Technologies, qui a développé la Protibox, une mini ferme intelligente, qui permet de transformer des biodéchets en protéine animale et en fertilisant.
Bonjour Wassim, merci de répondre à nos questions aujourd’hui. Pourriez-vous présenter votre parcours s’il vous plait ? Expliquez-nous comment on passe d’ingénieur télécom et informatique, à CEO d’une startup Cleantech dans l’agroalimentaire.
J’ai effectivement un parcours de consultant, mais j’ai également une expérience précédente en tant qu’entrepreneur, puisque j’ai co-créé une boite dans le Saas, en 2020, qui s’appelle Karacal et dont j’étais le CTO.
L’idée de Kosmos Technologies m’est venue lors d’une mission de consulting il y a 3 ans. Un client nous demandait d’automatiser sa ferme à insecte, et c’est là que j’ai pensé à créer un modèle réduit d’usine à insecte automatisé, et à la source.
Je me suis inspirée de la logique des modèles distribués de la télécom, et à partir de ce constat, nous avons décidé de développer un modèle mobile d’usine à insecte. Depuis le début ce projet, nous avons déjà déposé 2 brevets et notre équipe IT a développé un software adaptatif. Il convient à l’élevage de larves aussi bien qu’à toute autre espèce d’insecte.
Kosmos Technologies, fondée en 2022, a pour mission de promouvoir la durabilité alimentaire en transformant les coproduits végétaux en sources de protéines de haute qualité tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Notre engagement profond envers un avenir plus durable est au cœur de notre entreprise. Nous avons établi une solide réputation en tant qu’entreprise innovante, prête à relever les défis urgents de notre époque. Notre mission consiste à contribuer à la sécurité alimentaire mondiale en utilisant la technologie pour transformer les ressources sous-utilisées en sources de protéines essentielles, tout en réduisant les déchets alimentaires. ProtiBox est une innovation majeure dans la production de protéines durables, bien plus qu’une simple installation agricole. Elle intègre des fonctionnalités logicielles avancées qui révolutionnent la manière dont nous produisons des protéines d’insectes. Notre plateforme logicielle offre un monitoring en temps réel, une traçabilité complète et une analyse prédictive des conditions d’élevage, permettant une gestion proactive et éclairée de la production. Cette automatisation complète de l’ensemble du processus, y compris l’alimentation des insectes, leur reproduction et une supervision, garantit une production constante de protéines d’insectes de haute qualité tout en minimisant la main-d’œuvre nécessaire. De plus, nous offrons une assistance opérationnelle complète pour faciliter le transfert de compétences et garantir le succès de nos clients dans l’utilisation de laProtiBox. Avec ces caractéristiques uniques, la ProtiBox répond efficacement aux besoins croissants en protéines durables tout en contribuant à la sécurité alimentaire mondiale.
Enfin, Protibox, se présente comme alternative aux méthodes traditionnelles (méthaniseur et solution de compostage).
Pourriez-vous développer ce dernier point s’il vous plait ?
Si on fait un comparatif entre le Méthaniseur, la Station de Compostage et la Protibox, on pourrait obtenir ceci :
Les inconvénients d’un Méthaniseur, la Station de Compostage sont :
Les procédures administratives complexes,
Le besoin d’un espace conséquent,
La gestion et stockage du digestat,
Le coût élevé de traitement pour l’utilisateur, environ 180 € par tonne,
Alors que la Protibox permet :
Une modularité et évolutivité du système,
Un faible investissement initial (capex),
La simplification des démarches administratives,
La promotion de l’économie circulaire
Comment fonctionne la Protibox ?
Tout d’abord, il faut déposer la Protibox à côté d’un système de biodéchets. Les biodéchets sont acheminés par un convoyeur.
Dans la Protibox, il y a des œufs de larves. Nous avons mis en place un partenariat avec la « Compagnie des insectes » ; qui nous fournissent les œufs. Ils font également l’opération de récolte à la fin du cycle, qui dure environ 15 jours. Ils peuvent également racheter la récolte.
Ensuite, les biodéchets sont donnés comme source de nourriture aux larves, qui vont les transformer en biomasse.
Nous avons automatisé tout le système (d’élevage des larves, de surveillance, de visionnage). Le robot, à l’intérieur de la box fait toutes les opérations d’élevage : il envoie la nourriture aux larves, il nettoie, et répond de façon immédiate en cas de problème.
Le système est conditionné, il garantit un environnement parfait pour le développement des larves.
Un bac permet de traiter combien de kilos de déchets ?
Un conteneur 40 pied peut traiter par mois l’équivalent de 30 tonnes pour produire 8 tonnes de larves et 15 tonnes de fertilisant. A la fin du cycle, les larves vont être transformées en farine d’insecte et les excréments des larves feront un fertilisant puissant.
Combien de temps faut-il compter pour la mise en place de votre technologie ?
Cela varie en fonction de la demande du client et de ses besoins. Le système est modulable, nous nous adaptons donc à la quantité de biodéchet à transformer.
Où en êtes-vous dans votre développement ?
Nous sommes actuellement au stade de prototypage, nous recherchons activement un local pour faire un démonstrateur. Nous avons beaucoup de demandes de clients potentiels, mais nous devons d’abord leur présenter le produit.
Travaillez-vous avec des grands groupes / PME / ETI ? Est-ce que vous l’envisagez pour le futur ?
Nous avons effectivement pensé à travailler avec un acteur important dans la commercialisation d’équipements de transformation d’insectes. Nous voudrions créer avec eux un partenariat de système de transformation miniature adapté au système d’élevage.
Quels sont les freins rencontrés ?
Comme évoqué précédemment, nous recherchons pour l’instant un local pour la mise en place du Démonstrateur. Ensuite, comme tous les entrepreneurs dans le hardware, il est difficile de trouver des financements en amorçage industriel.
Quelles solutions pourraient être mises en œuvre pour y remédier ?
A court terme, nous recherchons des subventions, et nous pensons également participer à des concours.
De plus, en étant présent dans les différents écosystèmes, comme au CSI France, nous espérons également être mis en contact avec les bons interlocuteurs, qui seront comprendre le monde du hardware.
Sur le long terme, nous devrons trouver des financements plus importants et c’est là que les fonds d’investissement entrent en jeux.
Quelles sont vos perspectives de développement ?
Nos perspectives de développement chez Protibox sont :
– Consolider notre leadership technique sur le marché français en continuant à améliorer nos équipements et nos services.
– Elargir notre base de clients en ciblant de nouveaux secteurs gros producteurs de déchets (maraîchage, IAA, collectivités…).
– Accélérer notre déploiement commercial en Europe, notamment en Allemagne et en Italie.
– Développer de nouveaux modules pour valoriser un plus large spectre de déchets (marcs, épluchures…).
– Obtenir de nouvelles homologations pour étendre les débouchés de notre poudre protéinée.
Notre ambition est de devenir un champion européen des solutions de valorisation de biodéchets par les insectes, au service d’une économie circulaire durable.
– Intégrer un écosystème de startups partageant les mêmes problématiques que les nôtres liées à l’industrialisation et la mise sur le marché de produits complexes.
– Bénéficier des sessions de mentoring avec des entrepreneurs plus expérimentés organisées par le CSI, afin d’accélérer notre développement.
– Participer à des groupes de travail techniques sur des sujets comme la réglementation, le recrutement, l’accès aux financements.
– Avoir accès à des tarifs préférentiels négociés par le CSI auprès de prestataires sur des services clés (conseil juridique, propriété intellectuelle, marketing…).
– Intégrer le plaidoyer du CSI France auprès des pouvoirs publics en faveur des startups deeptech et industrielles.
– Bénéficier de la visibilité et la crédibilité apportées par le CSI dans nos démarches institutionnelles et commerciales.
– Echanger avec d’autres startups et créer des synergies, sur des sujets technologiques et business.
– L’adhésion au CSI nous permet donc de gagner en légitimité, connaissance, productivité et réseau, des atouts clés pour notre réussite.
Vous considérez-vous comme un acteur « cleantech » ou « greentech » et pourquoi ?
Oui aux deux ! Tout d’abord, nous nous considérons Cleantech car notre solution permet de réduire l’impact environnemental des activités de nos clients, en valorisant des déchets qui seraient sinon incinérés ou enfouis. Nous contribuons ainsi à l’économie circulaire.
Ensuite, nous sommes Greentech car notre procédé s’appuie sur des technologies propres et durables : élevage d’insectes, séchage solaire, limitation des transports… Nos équipements minimisent la consommation énergétique.
Mais au-delà, nous permettons aussi à nos clients de transformer un centre de coût (gestion des déchets) en une nouvelle source de revenus grâce à la production de poudre protéinée premium.
Donc notre solution présente à la fois des bénéfices écologiques mais aussi économiques, pour une performance durable aux plans environnemental ET financier.
En résumé, je qualifierais Protibox de solution éco-responsable intelligente, combinant le meilleur des approches cleantech et greentech pour le plus grand bénéfice de nos clients et de la planète.